Et si un médicament pouvait prolonger notre vie ?

Les transhumanistes en salivent déjà. Des scientifiques néo-zélandais viennent de découvrir que la prise à long terme d’un médicament utilisé contre le cancer pourrait augmenter notre espérance de vie de 10 % en moyenne.
  • Nos futurs enfants – et nous aussi – vivront peut-être en moyenne 10% plus longtemps. En labo, ça marche déjà sur les souris. Elles ont gagné 2 mois d’espérance de vie en prenant de l’alpelisib, un médicament anti-cancéreux. Pas mal pour ce petit mammifère qui ne vit en moyenne que deux ans ! L’étude de l’Université d’Auckland en Nouvelle-Zélande, publiée dans la revue Nature, qui a conduit à ce résultat estime qu’on pourrait peut-être faire aussi bien chez l’homme. Ce qui ferait gagner environ 8 années de vie – bien remplies, souhaitons-le, – à tous ceux qui auraient pris leur alpesilib bien consciencieusement pendant des années.

    « Le vieillissement n'est pas seulement une question de durée de vie, mais aussi de qualité de vie »

    Pour cette étude, les biologistes ont nourri différemment deux groupes de rongeurs, le premier avec un régime témoin et le second avec le même régime mais dopé à l’alpelisib. Au bout du compte, les souris qui ont profité du traitement ont vécu plus longtemps et – cherry on the cake – elles ont montré des signes de meilleure santé à un âge avancé avec une meilleure coordination des mouvements et plus de force musculaire. "Le vieillissement n'est pas seulement une question de durée de vie, mais aussi de qualité de vie, explique, dans un communiqué sur medicalxpress.com, Chris Hedges, l’un des chercheurs ayant conduit l’expérience. Nous travaillons maintenant à comprendre comment cela se produit".

    PI 3-kinase, une enzyme clé du cancer…et du vieillissement ?

    Toutefois, les auteurs de l’étude restent prudents. Reste à prouver que l’alpelisib fonctionne sur l’être humain pour lui faire gagner à lui aussi quelques années de vie. "Attention, il y a des effets secondaires". alerte Troy Merry, le boss de l’expérience.  "Nous travaillons, depuis plus de 20 ans, au développement de médicaments pour cibler l’enzyme PI 3-kinase -la même enzyme ciblée par l’alpelisib- car les preuves indiquent qu'ils seraient utiles pour traiter le cancer poursuit son collègue le professeur Peter Shepherd. C’est formidable de voir que ces médicaments pourraient avoir des utilisations dans d'autres domaines et offrir de nouvelles perspectives pour les maladies liées à l'âge”.

    La France, un des pays où on vit le plus vieux

    En 2021, à 65 ans, une femme peut espérer vivre encore 12,6 ans sans incapacité - et un hommes 11,3 ans, selon la DREES, la Direction de la Recherche, des Etudes de l'Evaluation et des Statistiques. Depuis 2008, l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans a augmenté de 2 ans et 1 mois pour les femmes et de 1 an et 11 mois pour les hommes. En France, l’espérance de vie à la naissance en 2016 était de 85,3 ans pour les femmes et 79,3 ans pour les hommes.
    L’Hexagone occupe ainsi l’une des meilleures places au niveau mondial en termes d’espérance de vie à la naissance.

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