2023 M01 10
Le Viagra puis d’autres molécules ont ouvert la voie des traitements efficaces contre l’impuissance. Aujourd’hui c’est le célèbre botox qui est à la une. Publiée dans la revue spécialisée Urology, une étude montre qu’une injection de toxine botulique -cette fois, pas sous les rides- dans un pénis trop flasque pour satisfaire son ou sa partenaire pouvait régler le problème.
Des essais conduits depuis plus de 30 ans
Les chercheurs ont épluché sept études différentes publiées entre janvier 1990 et juillet 2021 pour réaliser leur méta-analyse. Une démarche statistique, pour faire simple. Ce qui représentait au global un échantillon de 362 hommes souffrant de dysfonctionnements érectiles. Certains patients ont reçu à la base du sexe dans les corps caverneux une injection de placebo et les autres -plus chanceux- du Botox. La dureté de leur virilité était mesurée sur une échelle de 0 à 4 selon sa rigidité et sa force. Zéro correspondait à…une absence totale de bandaison et 4 une érection tout à fait satisfaisante. Rien n'a été laissé au hasard : la circulation sanguine dans la verge a également été mesurée grâce à une technique d’ultrasons.
Des résultats « bandants »
Selon les résultats d’un des essais, l’injection de toxine botulique a été efficace à 50 %. Selon les résultats d’un autre, 40 % des participants ont pu avoir des relations sexuelles complètes, trois mois après leur petite piqûre. " En ce qui concerne la durée du bénéfice des injections de Botox, les études ci-dessus ont décrit un bénéfice clair au cours des trois premiers mois de traitement », a déclaré dans le New York Post le docteur Rawad Abou Zahr, urologiste et auteur principal de l’étude avant de poursuivre, « ce bénéfice semble régresser pour atteindre la période de six mois. Cela met en lumière l'importance de régimes d'injections régulières chez ces patients ». Toutefois, ce résultat enthousiasmant est à relativiser. L’échantillon de participants était trop petit pour être tout à fait concluant dans la mesure où il s’agit d’une analyse statistique. Pour être tout à fait sûr, cette étude médicale en nécessite donc une autre avec un groupe de patients beaucoup plus important.
Par où commencer en cas de trouble érectile ?
Avant d’envisager une méthode radicale comme une injection de Botox -encore non prescriptible, de toute façon- quelqu'un qui constate un dysfonctionnement érectile peut commencer par changer son hygiène de vie. Souvent les médecins recommandent d'abord à leurs patients concernés de perdre du poids, d’arrêter de fumer et de reprendre une activité sportive. Si ça ne suffit pas à régler la panne, alors des examens doivent être réalisés pour écarter des pathologies comme le diabète ou la maladie de Parkinson, connues pour leurs effets ratatineurs . Enfin, des traitements par voie médicamenteuse de type Viagra peuvent être prescrits. Et au bout du bout du bout, si rien ne fonctionne, une prothèse -gonflable aux moments opportuns- peut être posée. On n'arrête pas le progrès !