couple devant tombe

Le compost humain est-il le futur de nos pratiques funéraires ?

Aux États-Unis, le compostage humain vient d'être légalisé en Californie. C'est le 5ème état américain qui a recours à cette pratique également explorée dans d'autres pays du Monde. En transformant le corps des défunts en terreau, la pratique ne provoque aucune pollution du sol et pourrait donc représenter le futur des pratiques funéraires dans un contexte de changement climatique.
  • En France, l’inhumation et la crémation sont les deux seules options que nous avons pour les défunts. Mais alors que les préoccupations environnementales gagnent du terrain, une troisième voie pourrait s’ouvrir à nous dans les prochaines années. Cette voie, c’est celle du compostage humain. 

    L’humification (ou le compostage humain) est une pratique funéraire dite “régénérative”, c’est-à-dire qu’elle possède un impact positif sur la planète. Concrètement, il s’agit de placer le corps humain dans des conditions qui vont faciliter l’action de micro-organismes pour accélérer la décomposition du corps humain. Souvent, le corps est ainsi recouvert de copeaux de bois, de luzerne ou de paille, qui permettent d’accélérer ce processus. 

    Il faut prévoir quelques étapes pour récupérer les éléments qui ne sont pas compostables, le plombage des dents par exemple, mais dans l’ensemble, les expériences prouvent qu’en quelques mois, sous l’action des bactéries, le corps est entièrement transformé en humus, un terreau fertile qui peut venir amender les sols. On peut ensuite l’utiliser dans son jardin pour, par exemple, faire pousser une plante ou un arbre qui garderait le souvenir de l’être cher disparu. 

    La pratique est déjà légale dans cinq États des États-Unis. Récemment, c’est la Californie qui a décidé d’autoriser le compost humain pour lutter contre le réchauffement climatique. Car, de toutes les pratiques funéraires, l’humification est celle qui possède l’empreinte carbone la plus légère.

    compost

    Des avantages écologiques importants

    D’après une étude réalisée pour les services funéraires de la ville de Paris, on estime que l’inhumation et la crémation émettent en moyenne 833 kg C02 et 233 kg CO2. Le compost humain - L’humification - est une solution sobre en ressources à l’empreinte carbone réduite. Elle possède en outre l’avantage d’enrichir les sols et de soutenir la biodiversité. Enfin, pour beaucoup, c’est aussi une manière de “donner du sens à la mort” en permettant à son corps de devenir utile à la nature. 

    La solution est d’ailleurs plébiscitée par les français. D’après une étude Opinion Way réalisée pour la MAIF, 73% des français sont pour “une mort écologique” et 46% d’entre-nous sont séduit par le concept de l’humification. Aujourd’hui, cette pratique est encore interdite en France, mais demain, elle pourrait faire son apparition et venir compléter d’autres offres écologiques pour la mort, comme les urnes funéraires biodégradables ou encore les cercueils écologiques en carton, bambou ou papier mâché. 

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