2023 M08 31
Le fait de privilégier une alimentation à base de végétaux et de réduire considérablement sa consommation de viande serait associé à une réduction de décès par cancer ou maladie cardiovasculaire d’environ 15%. En outre, les bénéfices de ces régimes alimentaires seraient encore plus élevés pour les maladies neurodégénératives et respiratoires, avec une diminution des risques de décès respectivement estimée à 20% et à 50 %.
C’est en tout cas ce que conclut une étude menée aux États-Unis par une chercheuse américaine. Et face à ce constat, cette dernière a pris le soin de mettre au point un score alimentaire - à l’image du nutri-score - qui regrouperait à la fois les enjeux sanitaires et écologiques pour chacun de nos aliments afin d’aider les consommateurs et les pouvoirs publics à mieux prendre en compte les bienfaits de certains aliments.
Si les recherches sur ce score alimentaire sont encore à leurs débuts, cette piste pourrait néanmoins s’avérer extrêmement utile pour réussir une transition vers un modèle alimentaire durable et sain.
« Un modèle alimentaire durable ne devrait pas seulement être sain, mais aussi compatible avec les limites planétaires des émissions de gaz à effet de serre et d’autres paramètres environnementaux. »
Linh Bui, doctorante à la Harvard T.H. Chan School of Public Health (États-Unis)
Améliorer les stratégies de santé publique en lien avec l’environnement
Ce nouveau score alimentaire est baptisé “Planetary Health Diet Index (PHDI)”. Il se base à la fois sur l’alimentation respectueuse de la planète et les régimes qui favorisent une meilleure santé. L’objectif ? Créer un outil “que les décideurs politiques et les praticiens de la santé publique pourraient utiliser pour élaborer des stratégies visant à améliorer la santé publique et à faire face à la crise climatique“.
Les auteurs de l’étude ajoutent toutefois que ce score alimentaire et environnemental n’est pas un remède miracle et qu’il ne reflète pas tous les produits alimentaires et leurs relations avec toutes les maladies majeures dans tous les pays. “Les personnes souffrant de problèmes de santé spécifiques, de restrictions religieuses ou d’une accessibilité différente aux aliments en raison de leur statut socio-économique ou de la disponibilité des aliments peuvent être confrontées à des difficultés dans l’adoption d’un régime alimentaire plus durable". Ils estiment ainsi que des recherches plus approfondies pourraient permettre d’élucider et de surmonter ces obstacles.
Quoiqu’il en soit, ce score vient souligner à nouveau le lien étroit qui existe entre le climat et nos régimes alimentaires. Depuis des années, les scientifiques insistent par exemple sur l’importance de réduire notre consommation de viande. Cela réduirait notamment les émissions de gaz à effet de serre tel que le méthane. En outre, remplacer la protéine animale par des protéines végétales permet aussi d’améliorer la santé des sols et de faciliter le développement d’une agriculture plus durable et moins consommatrice de ressources (intrants chimiques, eau, etc.).