

Le secteur de la musique peut-il devenir écoresponsable ?
Coldplay vient d’annoncer une tournée mondiale “éco-responsable” pour 2022 en promettant notamment des confettis biodégradables. Mais l’industrie musicale peut-elle faire encore davantage face à l'urgence climatique ?
2021 M11 10
Très impliqué dans la cause environnementale, le chanteur du groupe Coldplay - Chris Martin - avait annoncé en 2019 que le groupe ne retournerait pas sur scène avant d’avoir trouvé une manière de tourner qui soit respectueuse de la planète. Et pour cause, rien qu’au Royaume-Uni, les événements musicaux génèrent à eux-seuls 405.000 tonnes d'émissions de gaz à effet de serre.
Après avoir passé deux ans à échanger avec des experts du climat, le groupe semble avoir trouvé une formule qui lui convient. Il repartira donc sur les routes en 2022 avec des équipements nouveaux et mieux adaptés à la crise climatique. Il souhaite par exemple fonctionner au maximum avec des énergies renouvelables grâce à des panneaux solaires, mais aussi des vélos et un plancher cinétique qui permettront aux fans du groupe de produire de l’électricité.
Le groupe souhaite aussi utiliser des accessoires zéro-déchet pour promouvoir sa tournée. Les confettis seront biodégradables et les bracelets lumineux seront compostables. Les bouteilles en plastique seront interdites et les fans qui se déplaceront aux concerts grâce à des moyens de transport bas-carbone seront récompensés par des bons d’achat. Le groupe souhaite aussi construire la scène en bambou et s’engage à planter un arbre pour chaque ticket vendu…

Bref, il y a beaucoup de bonnes annonces dans cette initiative du groupe Coldplay, même si l’on doute que les membres du groupe et leurs équipes techniques, marketing ainsi que leur matériel ne voyagent de pays en pays qu’en utilisant le train et le covoiturage. Une limite d’ailleurs partagée par le groupe. «Nous n'arriverons pas à tout faire correctement, mais nous nous engageons à faire tout ce que nous pouvons et à partager ce que nous apprenons» précisent ainsi les membres du quatuor britannique.
Cette communication sur une tournée éco-responsable de l’un des groupes les plus bankables de ces dernières années démontre cependant la difficulté des industries créatives et culturelles face à la transition écologique. La question n’est d’ailleurs pas nouvelle et concerne de nombreux lieux. Les festivals sont les premiers à avoir décidé de réagir face à cette situation. C’est notamment en Angleterre que la situation a réellement fait réagir en 2014, après les éditions des festival de Leeds et Reading, en montrant les tentes et déchets laissés sur place par les festivaliers.

Depuis, les choses se sont améliorées et la plupart des festivals travaillent pour optimiser leurs pratiques : zéro plastique, toilettes écologiques, utilisation de panneaux solaires, alimentation locale et vaisselle compostable font notamment partie des principales actions prises sur ces évènements.
Certains, comme We Love Green font du développement durable leur principale valeur. D’autres, comme les Eurockéennes de Belfort ont fait valider leur démarche environnementale par une norme ISO 20121.
Il reste encore beaucoup de progrès à fournir cependant dans ce domaine, en particulier pour les décors des artistes ainsi que leurs déplacements, pour l’énergie fournie afin d’alimenter la scène et les instruments. En 2022, Coldplay espère réduire son empreinte carbone d’au moins 50%. C’est un bon départ. Espérons qu’à l’avenir, d’autres artistes emprunteront une voie similaire pour améliorer les choses.