2023 M03 28
Le fait que les éoliennes soient nocives pour les oiseaux est plutôt vrai et ce serait contre-productif de dire le contraire. Les pâles des éoliennes, qui tournent à grande vitesse, peuvent causer des dommages aux oiseaux et autres créatures volantes. Les chauves-souris, les passereaux, et les rapaces sont parmi leurs principales victimes. On estime ainsi que chaque éolienne tue en moyenne sept oiseaux par an en France, ce qui équivaut à environ 56 000 oiseaux par an pour l'ensemble de notre parc éolien, d’après des chiffres de la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux). Cependant, ces chiffres sont à prendre avec précaution, car les pertes d'oiseaux en mer sont difficiles à mesurer, les oiseaux morts étant emportés par les flots. Le total pourrait être plus important.
En outre, les oiseaux peuvent être dérangés par les vibrations et le bruit des éoliennes, ce qui peut les empêcher de se reproduire et de se nourrir. Cela dépend évidemment de l'endroit où sont construites les éoliennes. Les zones classées Natura 2000, par exemple, sont davantage problématiques que les zones moins favorables aux oiseaux. Pour éviter cela, il est impératif de ne pas construire d'éoliennes dans les zones où se trouvent les grands rapaces et sur les sites de migration.
Cependant, il faut nuancer tout cela et il est important de noter que les éoliennes ne sont pas la principale cause de mortalité des oiseaux. Les chats domestiques, les collisions avec les bâtiments, la pollution lumineuse et la perte d'habitat sont des facteurs bien plus importants pour la mortalité des oiseaux que les éoliennes. Par exemple, les chats sont responsables de la mort de 75 millions d'oiseaux chaque année, toujours selon les estimations de la LPO. La différence est considérable.
Enfin, des efforts sont faits pour réduire l'impact des éoliennes sur les oiseaux. Les éoliennes sont installées dans des zones où l'impact sur la faune est faible, et des technologies sont utilisées pour réduire la vitesse de rotation des pales en cas de risque de collision avec les oiseaux. Des systèmes de détection de la faune et d'effarouchement des oiseaux sont également en cours de test, et en Norvège, par exemple, on rapporte des essais originaux : une pale sur trois est peinte en noir pour mieux signaler la présence des éoliennes aux oiseaux, ce qui permettrait de réduire les collisions de 70%.
Les éoliennes en mer permettent de créer des récifs artificiels
Et pour les poissons alors ?
Un autre argument, audible par ailleurs, consiste à dire que la construction de parcs éoliens en mer serait nocif pour la biodiversité marine. Mais à ce sujet, des études ont été menées, notamment sur les premiers parcs éoliens offshore construits en mer du Nord. Et les résultats de ces études sont plutôt encourageants.
Il y a été étudié à de nombreuses reprises qu’une structure immergée en mer attirait un certain nombre d’espèces comme les moules, les crabes, les crustacés qui viennent s’y fixer. Et cela attire leurs prédateurs naturels par la suite, créant des zones de biodiversité très riches et très actives. C’est ce qu’on appelle “l’effet récif”. Par ailleurs, certains parcs éoliens sont interdits à la pêche, ce qui crée un “effet réserve” propice à la préservation de la biodiversité marine qui y trouve un refuge naturel pour échapper à la surpêche.
Par contre, c’est lors de la construction des parcs éoliens que des nuisances existent pour la faune sous-marine, victime du bruit et d’autres nuisances. Par exemple, on a constaté en Belgique que la présence de marsouins diminuait de 75% au moment de l’installation d’un parc éolien. Mais il a également été montré que ces populations revenaient sur les lieux une fois les travaux achevés. En fait, ce qu’il faut à tout prix éviter, c’est surtout de créer des chantiers lors des périodes de reproduction.