Les lunettes anti-lumière bleue : un bénéfice qui saute aux yeux, vraiment ?

Aujourd'hui, le digital est roi et la lumière bleue est devenue notre ennemi public numéro 1, sans trop qu'on sache pourquoi d'ailleurs. Mais quand on achète une paire de lunettes spéciales pour s'en prémunir, se met-on le doigt dans l'œil ?
  • En 2019, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) recommandait à la population de réduire son exposition à la lumière bleue. La lumière bleue, elle est pourtant émise naturellement par le soleil. Mais celle à laquelle on est le plus exposé, c'est la lumière bleue artificielle produite par nos écrans et les éclairages LED. Elle représente environ un tiers de la lumière visible. C'est quoi son problème exactement ?  

    Les deux visages de la lumière bleue

    Le problème, c'est que la lumière bleue possède deux composants : l'un bénéfique pour l'organisme, l'autre néfaste. La lumière bleu-violet a été reconnue pour accélérer le vieillissement de la rétine. Elle pénètre en profondeur dans notre œil et vient frapper votre rétine sur sa partie centrale, appelée la macula. Alors que la lumière bleu turquoise contribue à la régulation de nos rythmes biologiques. Elle est indispensable pour régler nos cycles circadiens (de sommeil et d’éveil). Son effet sur le bien-être et l’humeur est très positif. La lumière sans ultraviolet est justement celle utilisée pour la luminothérapie

    Et les solutions ?

    Aujourd'hui, pour se protéger des écrans et de la lumière bleue, il existe de nombreuses solutions. Parmi elles, les lunettes anti-lumière bleue. Est-ce qu'elle protège vraiment ? Les avis sont mitigés. L'académie américaine d'ophtalmologie, par exemple, ne les recommande pas pour soulager un quelconque inconfort visuel. Elle préfère inciter la population à s'exposer moins aux écrans. De son côté, le Docteur Petra Kunze, ophtalmologiste, reconnaît que, contre la lumière bleue, « il n’existe pas vraiment de protection possible, hormis de mettre des filtres entre les sources de lumière et nos yeux ».

    Or, les lunettes restent à ce jour les seuls filtres de ce type. Pour être efficace contre la lumière bleue, ces lunettes doivent avoir une teinte la plus neutre possible. Mais le groupe Essilor reconnait lui-même que ses verres anti-lumière bleue transparents ne protègent que « partiellement les yeux ».

    Du coup, on fait quoi pour se prémunir des dangers de la lumière bleue ? Pour éviter la fatigue oculaire, les maux de tête et l'altération de notre rétine, le mieux reste de freiner au maximum les écrans et de ne pas s'exposer trop longtemps aux LED. Surtout chez les enfants, dont l'acuité visuelle n'est optimale qu'à partir de six ans. Plus facile à dire qu'à faire pas vrai ? 

    Si vous n'avez pas le choix que d'être exposé.e à la lumière bleue, munissez-vous donc de lunettes spécialisées. Si votre smartphone à une option « night shift » ou « filtre de lumière bleue », activez-là - surtout le soir - et essayez de stopper les écrans une heure avant de vous coucher. Enfin, notez qu'il existe des filtres à coller sur vos écrans d'ordinateurs, ou des logiciels anti-lumière bleue à télécharger. C'est bon, vous y voyez plus clair ?

     

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