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Les plastiques écologiques, faut-il vraiment y croire ?

Les plastiques écologiques sont à la mode : emballages biosourcés, biodégradables et compostables sont désormais mis en avant par les marques même si, dans les faits, leur efficacité est discutable.
  • En France, les emballages en plastique sont presque tous recyclables. Mais ils sont loin d’être tous recyclés. En fait, on ne recycle que 26% des emballages et le reste termine généralement à l’incinération ou l’enfouissement, quand ça n’est pas simplement dans la nature. Certaines mesures pourraient permettre d’améliorer ce constat : l’harmonisation des règles de tri, la modernisation des centres de recyclage et une meilleure sensibilisation auprès des français.es. 

    D’autres pratiques, comme l’essor du vrac et du zéro déchet sont aussi essentielles pour réduire notre dépendance aux emballages plastiques. Mais bon, il faut aussi avouer que passer à 100% de zéro plastique au quotidien, ça reste très difficile. Et pour répondre à ce problème, des innovations technologiques apparaissent afin de changer la donne. C’est notamment le cas des plastiques écologiques qui affluent ces dernières années autour de nos produits alimentaires.

    « D’après la Commission Européenne, le plastique est responsable, chaque année, de l’émission de 400 millions de tonnes de CO2 »

    Des motifs d'espoir grâce à l'innovation

    De nombreux emballages sont présentés comme des plastiques biodégradables et/ou compostables. Certains sont même en matières organiques et biosourcés (comme l’amidon) et nous laissent à penser qu’on a (enfin) trouvé la solution pour en finir avec la pollution. Mais attention, car derrière ces belles promesses, la réalité est beaucoup plus discutable. 

    D’un côté, il y a de vrais motifs d’espoir, via le travail de nombreuses startups qui ont innové ces dernières années pour proposer des alternatives au plastique à usage unique. C’est le cas par exemple d’Eranova et d’Algopack, qui fabriquent leurs emballages à base d’algues. Une super solution qui pourrait, en plus, permettre de valoriser des algues commes les sargasses. 

    Un autre exemple existe avec Lactips, une startup française qui utilise des protéines de lait pour fabriquer du plastique 100 % biosourcé et naturel. Son avantage ? La caséine de lait se dissout vachement bien dans l’eau et sans qu’aucune microparticule de quoi que ce soit ne vienne polluer l’environnement. On peut également citer l’exemple de l’éco-organisme Citeo, qui a commercialisé l’année dernière le « Plastic Free Paper », un emballage en papier totalement biosourcé, recyclable et compostable à domicile. 

    femme tient un sac en plastique

    Attention aux annonces parfois trompeuses

    Mais attention aux aspects trompeurs de certaines matières. C’est principalement le cas de ce qu’on appelle le PLA, ou Acide Polylactique : une matière souvent présentée comme écolo parce qu'elle est compostable. Ce qui n’est pas faux. Mais il faut comprendre que le PLA n’est compostable qu’à partir d’un procédé industriel coûteux qui nécessite de maintenir l’emballage un certain temps dans un environnement extrêmement contrôlé en matière de température. Et évidemment, on manque cruellement d’infrastructures pour traiter cette matière, d’autant que la plupart des centres de tri ne sont pas équipés pour faire la différence entre un emballage PLA et un autre emballage. 

    Résultat, ils ne sont pas recyclés et terminent à l’incinération ou l’enfouissement, comme 75% des emballages en France. La meilleure solution pour l’environnement passe donc pour le moment davantage par des initiatives comme le vrac et les emballages réutilisables. En espérant que demain, nos emballages à base d’algues puissent prendre le relai. 

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