2022 M10 28
C’est une première mondiale. L’Allemagne a inauguré le 24 août dernier la première ligne ferroviaire fonctionnant entièrement à l’hydrogène, un gaz inflammable, incolore et inodore. « Nous sommes très fiers de pouvoir porter cette technologie sur une exploitation commerciale, dans le cadre d’une première mondiale », s’est félicité Henri Poupart-Lafarge, le PDG du groupe français Alstom. Les Coradia iLint sont fabriqués en France, à Tarbes (Hautes-Pyrénées) et assemblés sur place en Allemagne.
Après trois ans de test, cette technologie est la piste privilégiée pour remplacer le diesel (20 % des trajets par rail en Allemagne et environ un train régional sur deux en Europe.) La nouvelle flotte, qui a coûté « 93 millions d’euros », évitera de générer « 4 400 tonnes de CO2 chaque année », selon la LNVG, l’exploitant régional du réseau. Ces trains « à zéro émission » sont peu bruyants et émettent uniquement de la vapeur d'eau. Une avancée majeure pour la décarbonation du rail, malgré les défis d’approvisionnement posés par cette technologie innovante.
TER hydrogène SNCF
Avec une autonomie de 1000 km, l’hydrogène est « définitivement » l’énergie idéale pour les petites lignes régionales. Une énergie qui mélange, grâce à une pile à combustible, de l’hydrogène embarqué à bord des trains avec de l’oxygène présent dans l’air ambiant. La pile produit l’électricité nécessaire pour la propulsion de la rame. Mais cet hydrogène n’est pas forcément décarboné, seul celui fabriqué à l’aide d’énergies renouvelables, est considéré comme durable par les experts. En effet, il peut aussi être produit à partir d’énergie fossile, mais à ce moment-là il émet des gaz à effet de serre. Ce sera le cas dans un premier temps en Allemagne.
Bientôt en France
En France, les régions Auvergne Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Grand Est et Occitanie viennent de passer commande à Alsthom de 12 rames identiques. Les Régiolis H2 de la SNCF remplaceront les vieilles locomotives des TER actuels. Aujourd’hui, le diesel représente encore 26% de l’énergie consommée par les trains régionaux et est responsable de 77 % de leurs émissions de CO2. La mise en circulation commerciale de ces nouvelles rames est prévue pour 2025. On estime qu’à l’horizon 2035, environ 15 à 20 % du marché européen régional pourrait fonctionner à l’hydrogène.