Oui, les seniors ont aussi une vie sexuelle (et c'est aussi chaud que pour vous)

Selon un récent sondage Ifop pour le site de rencontre Disons Demain, 39 % des célibataires âgés entre 50 et 69 ans disent être actifs sexuellement. Ils ne sont que 42% chez les célibataires âgés entre 18 et 24 ans, soit seulement 3% de plus. Un chiffre qui met en lumière une chose : la sexualité des personnes âgées est loin d’être au point mort.
  • Il y a des tabous ou des clichés auxquels il est essentiel de tordre le cou. Et la sexualité des seniors fait partie de ceux-là. Car si dans l’imaginaire collectif, vieillir rime avec perte de libido et la mort à petit feu pour la vie sexuelle, de nombreuses études prouvent le contraire. D’ailleurs sur ce point, un récent sondage mené par Ifop pour le site de rencontre pour seniors Disons Demain affirme que « 94% des célibataires de 50 ans et plus se sentent autant voire plus libres aujourd’hui dans leur vie sexuelle qu’à 20 ans ». La nuque est belle et bien brisée.

    Il n'y a pas d'âge pour se faire plaisir

    Depuis longtemps, en Occident, on associe la sexualité à la jeunesse et à la reproduction. La suite est vue comme une lente descente aux enfers vers la chasteté forcée : perte de libido, ménopause, corps qui se lubrifient moins bien, douleurs, troubles érectiles, etc. Sauf que non. « L’étude révèle que le sexe semble ne pas être une priorité chez les jeunes célibataires, qui ne sont que 42 % à avoir eu des relations sexuelles ces douze derniers mois, contre 39% des 50-69 ans », peut-on lire dans les résultats de l’étude Ifop menée auprès d’un échantillon national représentatif de 3003 personnes, toutes célibataires.

    À quelques points de pourcentages près, la vie sexuelle de la Gen Z et des seniors est équivalente. De surcroît, « 63% des 50 ans et plus estiment que l’on peut avoir des rapports sexuels avec quelqu’un sans l’aimer. ». Des chiffres qui font écho à la campagne #RévolutionSeniors imaginée pour mettre la lumière sur les minorités ayant une vie sexuelle, notamment les personnes âgées. « Je me dis qu'en fin de compte, on considère plus les vieux comme des objets de soin, et non pas comme des personnes. Parler de sexualité, c'est réhumaniser le regard qu'on porte », avait déclaré Francis Carrier, fondateur du collectif Grey Pride, l’association à l’origine de ce projet. 

    D’autres études se sont penchées sur ce sujet. Celle-ci de 2015, menée par Elite Rencontre et relayée par France 3, explique que 55% des personnes sondées, des célibataires âgées de plus de 60 ans, sont sexuellement actifs. 30% estiment d’ailleurs que leurs relations intimes sont même meilleures avec les années qui passent. En Grande-Bretagne, d’après une enquête de 2015 sur des personnes de plus de 70 ans, 54% des hommes disaient avoir une vie sexuelle active. Selon le Centre universitaire de promotion de la santé sexuelle de l’Indiana, cité par Le Monde, « 46 % des hommes de plus de 70 ans se masturbent, et 33 % des femmes. »

    Toujours aux États-Unis, en 2007, 53% des 65-74 ans avaient eu un rapport sexuel dans les douze derniers mois, selon une étude de l’université de Chicago. D’après le New England Journal of Medicine, cité par le New York Times, plus de 75% des 75-85 ans avouent avoir eu un rapport sur les douze derniers mois, et plus de la moitié sont actifs deux à trois fois par mois. 

    Pour montrer que la sexualité des seniors est vigoureuse, on la compare souvent à celle des jeunes. Et si cette méthode peut permettre d’observer ou non les écarts entre les tranches d’âge, il est aussi important de rappeler que les nouvelles générations semblent moins porter sur la chose que les autres. La baisse de l’activité sexuelle chez les millennials a été observée dans plusieurs études dont celle-ci, américaine, et menée sur 27 000 personnes. Les chercheurs ont remarqué que la nouvelle génération avait en moyenne 53 rapports par an, contre 65 pour celle des années 1990.

    La jeunesse en perte de libido

    L’anxiété — qui peut affecter la libido, le porno — nuisible aussi pour la libido et les relations réelles, les écrans ou encore le contexte social peu réjouissant sont nommés comme des facteurs qui peuvent aussi jouer sur le désir. « La grande révolution du XXIe siècle, ce sont les écrans, qui reposent sur un principe de passivité, où l’on engloutit ce qu’on nous donne à voir, sans être dans l’action », explique au journal Le Monde le psychanalyste Michael Stora, cofondateur de l’Observatoire des mondes numériques en sciences humaines. En France, d'après une étude Ifop menée en 2022, 43 % des jeunes âgés entre 15 et 24 ans n’auraient eu aucun rapport sexuel en 2021. Et « selon une étude publiée en janvier, des chercheurs de l'université Rutgers et de l'université d'Albany ont constaté que les jeunes Américains âgés de 18 à 23 ans avaient 14 % moins de « rapports sexuels occasionnels » que les jeunes du même âge dix ans plus tôt », rapporte Vice dans cet article

    Comme les seniors continuent d’avoir des rapports et que les jeunes en ont moins, l’écart diminue. Mais ce qu’il faut retenir ici, c’est que la vieillesse n’est pas synonyme de perte de désir, bien au contraire. Vous y penserez au prochain repas de famille chez vos grands-parents.

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