2023 M05 11
Les fruits et légumes moches sont des aliments rejetés des grandes surfaces. Considérés comme trop abîmés, ils ne sont pas commercialisés à cause de leur esthétisme, alors qu’ils sont parfaitement comestibles. Alors, pour lutter contre ce phénomène, la Commission européenne a annoncé que les fruits et légumes moches pourraient bientôt être exemptés des normes commerciales pour les ventes directes des producteurs aux consommateurs. Une décision qui a pour objectif de lutter contre le gaspillage alimentaire.
Il existe en effet des normes de commercialisation imposées par le Parlement européen. Selon la réglementation, un fruit ou un légume commercialisé doit être “intact, sain, propre et exempt de parasite”. Par exemple, un kiwi doit peser au minimum 62 grammes pour être vendu. La pomme doit quant à elle faire plus de 90 grammes. Résultat de cet excès de perfectionnisme esthétique : 30% des fruits et légumes d’Europe sont jetés à cause de leur apparence. En France, ce chiffre grimpe à 40%, et 10% des fruits et légumes du pays ne sont même pas récoltés, car jugés invendables.
Une initiative en faveur du pouvoir d’achat
Mettre fin à ces normes pour la vente directe de fruits et légumes entre producteurs et consommateurs va donc permettre de réduire le gaspillage alimentaire. En France, on rappelle que, selon l’Ademe, les pertes alimentaires représentent 10 millions de tonnes de produits par an. Mais ce n’est pas tout. Cette pratique devrait aussi favoriser le pouvoir d’achat des consommateurs.
En effet, d’après des chiffres de l’IFOP, 41% des Français estiment ne pas avoir les moyens de s’acheter des fruits et légumes frais. Or, les fruits et légumes moches sont généralement vendus 30 à 40% moins cher que les autres en raison de leur drôle d’apparence. La généralisation de leur vente pourrait donc profiter à de nombreuses familles. Cette nouvelle mesure présente également un avantage pour les agriculteurs qui subiront moins de pertes de revenus puisqu’ils pourront vendre davantage de fruits et légumes.