2023 M05 5
Toujours en cours de déploiement, la 5G apparaît comme une chance pour le numérique puisque ce réseau est 10 fois moins gourmand énergétiquement que la 4G. Et alors que nous sommes entrés dans l’ère du 100% streaming (série, musique, jeux vidéos, infos visios) cela pourrait enfin baisser les émissions de carbone de nos vies. Sauf qu’un nouvel usage est apparu et se répand à grande vitesse : les intelligence artificielles conversationnelles (dont la plus connue : ChatGPT) qui, hélas, consomment immensément..
Apprendre à polluer
En fait, ChatGPT ne pollue pas directement mais il surconsomme. Pour fonctionner, il force les centres de données de ses serveurs à fonctionner sans interruption, ceux-ci utilisent en abondance une électricité encore trop souvent produite à partir de sources fossiles. Ajoutez l’empreinte carbone de la fabrication matérielle et les déchets électroniques des data centers, et la facture s’allonge encore.
Résultat, selon une étude de l’université de Californie, rien que la phase d’entraînement de l’intelligence artificielle GPT-3 (la version précédente du robot) aurait consommé 1287 MWh, responsables de 552 tonnes d’équivalent carbone. Sensiblement le même impact CO2 que 205 vols aller-retour entre Paris et New-York. Gloups.
Et comme il faut les refroidir en permanence, ces centres de données engloutissent de l’eau. Des universitaires américains se sont penchés sur la question et considèrent que ChatGPT a détourné 700 000 litres d'eau pour sa seule phase d'entraînement, partis en évaporation.
Entre gris clair et gris foncé
On savait déjà que les datas center étaient responsables d’1 à 2 % des émissions de gaz à effet de serre de la planète. La mauvaise nouvelle du jour, c’est que les nouvelles intelligences artificielles (IA) alourdissent cette empreinte carbone très rapidement : UBS estimait cet hiver que 13 millions d’utilisateurs se connectaient quotidiennement à ChatGPT. Depuis, les IA génératives - qu’elles soient conversationnelles (telle Climate Q and A, le robot dédié au climat) ou graphique (Midjourney, Dall-E…) - se multiplient.
Le média Medium évaluait l'empreinte carbone de ChatGPT à environ 8,4 tonnes de CO2 par an. Soit l'équivalent du chauffage électrique d’une maison de 110 m² en 12 ans. Cela reste plus acceptable que la consommation des blockchains et cryptomonnaies, mais une requête sur une telle IA est bien plus énergivore que sur Google. Et curieusement, c’est peut être ce dernier qui pourrait montrer l’exemple pour la suite.
Le n°1 du web s’active depuis plusieurs années à verdir son parc de centres de données en l’alimentant avec des énergies renouvelables, notamment des éoliennes ou en finançant la plantation de forêts. A ce rythme là, ChatGPT devra bientôt reboiser l’Amazonie et recouvrir la lune de panneaux solaires…