Tuto : comment réussir à faire de bons câlins en période Covid-19 ?

Tous les scientifiques le disent : se toucher, se serrer… c’est bon pour la santé mentale. Alors allez-y, voici quelques conseils pour prendre dans vos bras qui vous voulez en toute sécurité.
  • Anxiété, stress, dépression… le moral des Français n’est pas bon. Santé publique France l’a constaté, confinements et couvre-feu ont rendu nos compatriotes moroses dans le meilleur des cas : s’ils limitent leurs interactions sociales et s’isolent, 31 % des Français présentent des signes d’anxiété (enquête du 16 avril 2021) et 9 % ont des pensées suicidaires. Deux phénomènes entretiennent ces états toxiques.

    D’abord, la pandémie oblige à rester vigilant en tous temps, impliquant de nombreux réflexes à garder en tête (reculer, ne pas toucher, se laver les mains…). Un état d’alerte qui favorise la sécrétion d’adrénaline, une hormone prévue pour répondre face aux situations stressantes avec agressivité. Pour contrebalancer cela, il faudrait des hormones de détente, comme l’ocytocine. Sécrétée par l'hypophyse, cette hormone repousse le stress en réduisant la pression artérielle et le niveau de cortisol. Et figurez-vous que nous produisons de l’ocytocine lors des câlins ou quand nous échangeons des baisers. Deux choses rendues impossibles par la distance physique, geste barrière majeur pour limiter les contaminations.

    Comment câliner à 1 mètre de distance ?

    Avant de se lancer dans l’opération câlinou, on peut se demander si le risque est important ? La spécialiste en transmissions aérienne des maladies Linsey Marr a mené ses recherches et sa conclusion est sans appel : une embrassade brève et qui respecte quelques consignes ne présente quasiment pas de risque. Elle donne quelques indications pour les limiter à coup sûr.

    1. Qui embrasser ? Limitez les contacts à un cercle restreint. Pour votre sécurité, écartez les parfaits inconnus et préférez les proches avec qui vous avez déjà des contacts. Votre famille devrait être votre source de câlins privilégiée, sinon unique. Évidemment, ne prenez pas dans les bras quelqu’un qui présente des symptômes de la Covid-19, ni qui a été testée positive même si elle est asymptomatique. Évitez aussi les personnes âgées ou immunodéprimées pour assurer leur sécurité.

    2. Comment faire un câlin ? Cette époque soulève des questions inattendues, avouez-le… Précisons quand même le timing : un câlin en temps de coronavirus devrait être bref plutôt que s’éterniser, pour limiter les échanges de respirations. Il est d’ailleurs recommandé de se séparer rapidement une fois les bras desserrés pour ne pas risquer d’inspirer l’expiration de votre partenaire. Autre option qui conviendra à nos aînés et grands parents, laissez-les vous prendre dans leurs bras en se tenant dans votre dos ; placés derrière vous, ils ne risquent pas d’inhaler vos postillons.

    3. Gestes barrières ou pas ? Oui, le « hug » est compatible avec les recommandations médicales : gardez tous deux votre masque et tournez la tête pour minimiser les contacts entre les visages. N’enfouissiez pas non plus votre nez dans le creux de son épaule ; ce coin est un réceptacle classique de nos postillons quand nous éternuons. C’est entre les bras que se passe le câlin, pas les joues.

    Certes, cela fait beaucoup de normes à respecter. Mais ces formalités appliquées assurent que ce moment reste une parenthèse de bonheur exécutée en pleine confiance.

    Le jeu en vaut-il la chandelle ?

    Vous avez cessé toute poignée de main et abandonné la bise ; alors s’embrasser (littéralement, se prendre dans les bras) vous paraît contre-intuitif ? Normal. Pourtant, ce contact vous manque plus que vous ne le pensez et va regonfler votre santé mentale. Aux États-Unis, une étude menée pendant le confinement a constaté qu’un bon tiers des Américains (37%) ne touchait plus personne, même pas leur conjoint. Sans surprise, 60 % des interrogés ont déclaré se sentir en manque de contact. Et si vous pouvez parler avec vos amis et grand-parents par visio, impossible d’embrasser à distance.

    Le contact humain, le toucher... notre cerveau en a besoin pour s’épanouir. Comme le confirmait au New York Times Johannes Eichstaedt, expert en psychologie, votre cerveau analyse un câlin comme un signe de de sécurité, une preuve « que nous sommes aimés et que nous ne sommes pas seuls ». Nous sommes des animaux sociaux et le lien humain est aussi indispensable à notre bonheur que le soleil à la photosynthèse des plantes. Ouvrez les bras, un câlin vaut mieux que tous les beaux discours.

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