Piscine écologique : faire trempette sans polluer, est-ce que c'est vraiment possible ?

Si les piscines individuelles sont de plus en plus décriées — notamment dans une période actuelle de sécheresse et de potentielle pénurie d’eau — et qu’elles polluent (construction, matériaux, consommation énergétique, etc.), la solution des piscines dites « naturelles » est la plus éco-friendly pour allier baignade et écologie. Explications.
  • Commençons par le début : pourquoi, une piscine classique n’est-elle pas écologique ? Il y a plusieurs raisons. Déjà, les structures sont souvent en béton, un matériau responsable, selon Bloomberg, de 7% des émissions mondiales de dioxyde de carbone — soit plus que tous les camions réunis. Ensuite, il y a l’utilisation de produits chimiques (chlore, anti-algues, etc. ) afin de tuer les éventuels organismes vivants qui pourraient être présents dans l’eau. Enfin, une piscine consomme, en moyenne, entre 200 et 800 euros d’électricité par an, pour la filiation de l’eau et le chauffage du bassin — en fonction de la taille de la piscine et de là où vous vivez. Et en France, l’électricité provient en grande majorité des centrales nucléaires ou des énergies fossiles.

    En gros, faire rimer écologie et piscine traditionnelle, c’est comme essayer de trouver de l’eau dans le désert. En revanche, les piscines dites naturelles ou biologiques sont des alternatives plus éco-friendly puisqu’elles se rapprochent des étangs et des rivières, et qu’elles utilisent les végétaux et les bactéries pour nettoyer et purifier l’eau. 

    Des piscines nettoyées naturellement

    Une piscine naturelle se divise en trois zones. Il y a une zone de baignade, la plus profonde. Une zone dédiée à l’épuration de l’eau et enfin une dernière pour la régénération de l’eau. Il faut donc déjà avoir un grand terrain. Ensuite, il y a un cycle à respecter afin d’avoir une eau pure et propre à la baignade. Dans la zone d’épuration, l’eau est filtrée. Les plantes (jonc, roseaux, nénuphars, menthe aquatique, iris des marais, etc.) et les organismes vivants (les  bactéries notamment) vont permettre d’assainir et de purifier l’eau de manière naturelle, notamment en absorbant les nitrates. Dans la zone de régénération, l’eau est oxygénée et épurée à nouveau par des plantes puis elle termine son chemin dans la zone de baignade. Enfin, il faut équiper sa piscine d’une pompe afin que l’eau de la piscine circule facilement pour se protéger des déchets — l’eau stagnante est impropre à la baignade. Et pour éviter d’utiliser de l’eau potable pour sa piscine, on peut attendre qu’elle se remplisse avec de l’eau de pluie. Pour une piscine saine, il faut donc des plantes flottantes, oxygénantes et purificatrices, comme le rappelle cet article publié sur le blog du Monde

    Un gros chantier

    Dans ce type de piscine, les plantes et les micro-organismes jouent un rôle essentiel. Les (bonnes) bactéries présentent dans l’eau permettent de transformer certaines matières organiques en nourriture pour les plantes. Aussi, les planctons éliminent les algues qui viennent se former. Ceci étant dit, un nettoyage du bassin, notamment avec un robot, est nécessaire pour éviter les algues (qui attire aussi les moustiques) et la boue au fond de la piscine. Pour former une piscine écologique, il est conseillé de creuser et drainer le terrain puis de couvrir le bassin d’une bâche d’étanchéité en EPDM (un matériau souple, élastique et robuste qui s’adapte à toutes les formes). Pour éviter de couler une dalle en béton, on peut utiliser des pierres et des graviers pour former la structure des bassins. 

    Donc oui, une piscine peut être écologique. Mais ces bassins demandent plus de temps — le temps que l’éco-système se mette en place afin de trouver un équilibre biologique pour garder une eau propre et adaptée à la baignade — plus de terrain disponible pour la construction et souvent plus de moyens financiers. « Si son prix d’installation est plus élevé qu’une piscine classique, sur le long terme, les dépenses sont moindres en raison d’un plus faible besoin de maintenance et d’entretien que la piscine classique », peut-on lire ici. Aussi, l’eau n’est pas chauffée, elle reste à température ambiante — mais il existe des systèmes solaires pour chauffer l’eau si besoin. 

    Pour celles et ceux possédant, déjà une piscine et qui voudraient la rendre plus écologique, il y a là aussi des solutions. On peut par exemple opter pour une pompe de filtration écologique, utiliser l’électrolyse de sel plutôt que le chlore, couvrir la piscine quand elle n’est pas utilisée, avoir un système de chauffage solaire ou encore installer des ampoules LED. Ce ne sont pas des alternatives miraculeuses mais elles vous permettront de concilier un peu mieux l'écologie à vos envies de baignade estivale.

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