2022 M05 16
C'est une idée folle pour nous mais en Allemagne, la plupart des saunas sont déjà mixtes et obligent la nudité à leurs clients pour des raisons d’hygiène. En l’occurrence, dans le cas de Göttingen, la décision d’autoriser le topless a été motivée par un incident survenu à l'automne dernier, dans une des piscines de la ville. A l’époque, un agent a demandé à un baigneur, qu'il considérait comme une femme, de se couvrir le torse. Cette dernière s'identifiant de genre masculin a refusé. Elle s'est vue alors interdite d'accès à l'établissement.
Un incident transphobe à l’origine de cette mesure
L'opinion publique s'est immédiatement emparée de l’incident. Après plusieurs mois de vifs débats, le conseil municipal de la ville a finalement voté, fin avril, une mesure autorisant la baignade torse nu, pour tous et... toutes. Le débat n'est pour autant pas clos car certains habitants souhaitent aller plus loin et regrettent que cette mesure soit réservée au week-end. La raison invoquée pour l'instant par la mairie : ne pas compromettre les cours de natation scolaire en semaine.
Avec cette décision, Göttingen réglemente une revendication féministe qui ne date pas d’hier. Depuis plusieurs années, en Suisse, les militant.e.x.s du groupe « Aquapony » militent pour un « règlement inclusif, égalitaire et non discriminatoire dans les piscines du pays ». Dernière action en date : en 2021, à Lausanne elles ont déployé plusieurs banderoles dénonçant un règlement des bassins qu’elles jugent discriminatoires car il interdit les seins nus mais aussi les maillots de bain trop longs (photo). Ce règlement contribuerait, pour elles, à sexualiser le corps des femmes et contreviendrait aux droits fondamentaux garantis par la Constitution fédérale suisse.
En France aussi
En 2009, des militantes féministes se sont mises torse nu dans une piscine du centre de Paris afin de « dénoncer la différence de traitement entre hommes et femmes ». Ces femmes qui se font appeler « les Tumultueuses », ont retiré le haut de leur maillot de bain et se sont baignées et promenées pendant quelques minutes au bord du bassin de la piscine Suzanne Berlioux, dans le forum des Halles. L'employé en charge du bassin, leur montrant le règlement de la piscine qui interdit le monokini, leur a demandé de se revêtir, ce qu'elles ont refusé. Pour elles : « personne ne s'offusque des seins exposés sur les kiosques, qui sont pourtant souvent des images dégradantes, alors qu'au naturel, cela pose problème ».
Et puis à l'inverse, aux États-Unis, les New-Yorkaises ont le droit, depuis 1992, de se promener topless dans les rues de la Grosse Pomme s'il fait très chaud. Selon le « New York Times », les policiers de la ville ont reçu une note interne leur rappelant que cette pratique était légale et protégée par la loi autant pour les femmes que pour les hommes. Malgré cela, peu de femmes se baladent seins nus même si de nombreuses féministes américaines les y encouragent. Chez nous, par contre, le topless est toujours interdit. Ce délit d’attentat à la pudeur, considéré comme une agression sexuelle, est passible d'une peine de 3 à 5 ans de prison.