Les Français seraient devenus moins racistes, sexistes et homophobes, selon une étude

Un organisme national fait le bilan de 20 ans de préjugés et nos concitoyens semblent avoir évolué dans le bon sens : celui de la tolérance. L’avez-vous constaté vous-même ? Pas sûr... car des discriminations persistent.
  • Il y a 20 ans, 14 % des Français répondaient "Oui" quand on leur demandait s’il y avait des « races supérieures ». Gloups. C’était en 2003 et la Commission nationale consultative des droits de l’homme établissait alors un portrait des préjugés. Seulement 30 % de nos concitoyens ne se considéraient « pas du tout racistes ». Moins d’1 Français sur 3, donc.

    La bonne nouvelle c’est que cette situation a changé, semble-t-il. C’est du moins ce que démontre l’Observatoire des inégalités dans son bilan de fin d’année.

    60 % des Français ne se considèrent pas du tout racistes, soit deux fois plus donc qu’en 2003. Et 5 % seulement imaginent des races supérieures à d’autres. Pour rappel, une équipe de généticiens américains a définitivement prouvé en 2000 qu’il n’existe qu’une seule race humaine avec la même collection de gènes. Ni couleur de peau ni corpulence ne sont des caractéristiques de « race ». CQFD.

    Macho macho men

    Il n’y a pas que le racisme qui a été réduit en deux décennies : si 40 % des Français jugeaient qu’une femme devait idéalement « rester à la maison pour élever leurs enfants », cette vision archaïque ne rassemble plus aujourd’hui "que" 20 % des avis.

    En termes d’homosexualité, 2 Français sur 3 considéraient que c’était une façon « comme une autre de vivre sa sexualité » en 2003 ; aujourd’hui 85 % des Français l’acceptent entièrement.

    C’est donc une ouverture d’esprit catégorique que constate le rapport, bien à l’encontre de ce que pourraient laisser penser certains avis proférés sur les réseaux sociaux ou repris médiatiquement. La vérité est que l’intégration a bien lieu. Malgré ce constat, des inégalités de fait persistent et les violences qui en découlent progressent.

    Dégoûts et couleurs

    Les forces de police et la gendarmerie ont enregistré 2500 crimes et délits à caractère raciste en 2022. Un chiffre en hausse perpétuelle depuis 5 ans souligne le ministère de l’Intérieur. Les agents comptaient aussi 200 000 crimes et délits à caractère sexiste.

    Moins visible mais plus préoccupant : chez les moins de 50 ans, une personne sur cinq dit avoir déjà été discriminée, rapporte l’INED. Le plus souvent, il s’agit de discrimination à l’embauche liée à l’origine du candidat, mais des difficultés supplémentaires à trouver un appartement ou accéder à des soins sont aussi recensées.

    Enfin, notre pays tarde à régler un sérieux problème de parité : l'Observatoire constate que le salaire d'une Française est toujours 4 % inférieur en moyenne à celui d'un homme sur le même poste (et à temps de travail égal).

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