petit veau dans un pré

Pourquoi le bien-être animal va encore progresser dans les années à venir ?

Alors que la notion de bien-être animal est au cœur de nombreux débats publics, les initiatives pour améliorer notre rapport aux animaux se multiplient ces dernières années et de nouvelles pistes prometteuses sont en train de voir le jour.
  • Chaque année, 420 000 chiens sont achetés par des ménages français alors qu’en parallèle, près de 100 000 chiens et chats sont abandonnés par leurs propriétaires. Un chiffre effarant qui symbolise assez bien le paradoxe du traitement des animaux dans notre société. À la fois, on les aime et les adore, et en même temps, bon nombre d’entre eux subissent des souffrances anormales. 

    En novembre dernier, le Parlement adoptait une nouvelle loi sur le bien-être animal afin d'intensifier la lutte contre la maltraitance des animaux et d'améliorer leurs conditions de détention. Pour combattre les abandons d'animaux domestiques, elle prévoit notamment d’interdire la vente de chiens et chats en animalerie dès 2024 afin que la priorité soit donnée aux animaux qui trouvent refuge auprès d’associations comme la SPA. 

    Elle prévoit également de sanctionner plus lourdement la maltraitance d'animaux domestiques et le fait de donner la mort à un animal domestique est désormais caractérisé comme un délit. Des mesures qui vont dans le bon sens et qui s’étendent aussi aux animaux de spectacles. Ainsi, les spectacles de dauphins ou d'orques seront interdits à partir de 2026 et les animaux seront interdits dans les cirques en 2028. 

    petit poussin

    C’est quoi le bien-être animal ? 

    Le bien-être animal est une notion dont on parle ainsi de plus en plus dans le débat public et qui nous pousse à mieux orienter notre rapport aux animaux. L'Organisation mondiale de la santé animale reconnaît ainsi 5 libertés individuelles fondamentales aux animaux. 

    À l’image des droits de l’Homme, ces 5 libertés sont l’absence de faim, de soif et de malnutrition ; l’absence de peur et de détresse, l’absence de douleur, de lésions et de maladie ; la pleine liberté d'expression d'un comportement normal de son espèce et la bonne adaptation de l’animal à son environnement. Elles sont d’ailleurs formalisées par la Déclaration Universelle des droits des animaux, rédigée en 1978 et améliorée en 1990. 

    Pour autant, malgré ces principes fondamentaux, le bien-être animal est une notion encore trop mal encadrée par la législation et nos pratiques, en particulier en matière d’élevage, sujettes à débat. Il y a la question des abattoirs, mais aussi l’élevage des poules en batterie, des lapins en cage ou encore les traitements infligés aux cochons - comme la castration à vif des porcelets - qui occupent la scène médiatique.

    abattoir

    89% des français se disent contre l’élevage intensif

    Ici aussi, il y a évidemment beaucoup de progrès. En France, il est par exemple prévu d’arrêter les élevages de visons et d'autres espèces sauvages pour leur fourrure. Depuis le 1er janvier 2022, c’est la castration des porcelets sans anesthésie qui est interdite dans les élevages ; et la mise à mort par broyage ou par gazage des poussins mâles est désormais proscrite. Entre autres mesures, on peut aussi saluer l’obligation pour chaque élevage de devoir nommer un référent "bien-être animal". 

    Mais, si ces mesures vont dans le bon sens, elles restent encore insuffisantes pour respecter pleinement les libertés fondamentales des animaux. Par exemple, la caudectomie et la castration à vif des cochons sont des pratiques qui restent légales alors que l’absence de douleur est reconnue comme la 2e liberté définissant le bien-être animal. Aussi, pour aller plus loin, les associations de protection des animaux militent pour une refonte de notre système agroalimentaire et la fin de l’élevage intensif. D’ailleurs, d’après un sondage Ifop, 89 % des Français se disent contre l’élevage intensif, qui concentre à lui seul 80% des animaux égorgés dans les abattoirs

    Sur ce sujet, des pistes prometteuses émergent. D’abord, parce que les préoccupations environnementales gagnent du terrain et que le futur de l’agriculture passera par de meilleures conditions d’élevage, mais aussi parce que les comportements et les habitudes alimentaires changent. En consommant moins de viande, nous offrirons ainsi de meilleures conditions de vie aux animaux. 

    La technologie apporte aussi son lot de solutions. C’est ce qui a permis de mettre fin au broyage des poussins et qui permet d’améliorer la vie dans les abattoirs. Il existe aussi des entreprises qui proposent de nouveaux modèles, comme le Boeuf Éthique, qui milite pour donner une fin de vie plus digne aux animaux d'élevage. 

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