Premier baromètre des villes marchables : se promener à pied est plus agréable à Rennes qu’à Marseille.

Décidément il fait bon marcher en Bretagne. Dans son Top 10, le premier baromètre des villes les plus marchables de France affiche 4 bourgades d’Ile-et-Vilaine. Et dans cette tranche haute du classement, 7 communes comptent moins de 20 000 habitants. Les villes les plus riches et les plus petites arrivent en tête grâce à leur faible densité de population. Le résultat de cette consultation inédite a été initiée par le collectif Place au piéton. Il regroupe plusieurs associations parmi lesquelles rue de l'Avenir, 60 millions de piétons  et la Fédération Française de Randonnée.

And the winner is…

La gagnante est Acigné, une commune bretonne d’Ile-et-Vilaine qui compte près de 6500 âmes. Les villes ont été notées sur 20, puis classées de A à G d’ « excellent » à « très défavorable » selon le ressenti global des piétons. Il prenait en compte des critères de sécurité, de confort de marche, d’importance donnée aux déplacements à pied par les communes et d’aménagements pour améliorer le confort des marcheurs.
Sur les 200 villes étudiées, les villes moyennes qui comptent moins de 200 000 habitants comme Brest, Caen, Le Havre, Dijon, Metz ou encore Annecy tirent leur épingle du jeu.
Dans le Top 5 des villes de plus de 200 000 habitants, Rennes, Strasbourg, Nantes, Lyon et Bordeaux gravitent plus ou moins péniblement autour de la moyenne.
Sans briller, Paris arrive un peu plus bas dans le classement malgré la volonté affichée de sa mairie de faire un maximum de place à la mobilité douce dans la capitale.
Le bonnet d’âne revient à Marseille, notée 5,19/20 avec un ressenti global de classe G. 

Top 10 des communes où il fait bon être piéton

1. Acigné, Ile-et-Vilaine
2. Cesson-Sévigné, Ile-et-Vilaine
3. Gradignan, Gironde
4. Magny-les-Hameaux, Yvelines
5. Chavagne, Ile et Vilaine
6. Mende, Lozère
7. Le Rheu, Ile-et-Vilaine
8. Sceaux, Hauts de seine
9. Guyancourt, Yvelines
10. Pacé, Ile-et-Vilaine

Un ressenti global décevant

Au niveau national, le ressenti global des piétons sur la marchabilité de leur ville s’établit à 9,2/20, juste sous la moyenne. "Peut mieux faire !", écrirait un professeur. Les mêmes critiques remontent dans tous les questionnaires. Majoritairement, les piétons se plaignent des empiètements et stationnements intempestifs sur les espaces qui leur sont réservés, d’obstacles comme des poubelles, des barrières ou des poteaux ou encore de la dangerosité nouvelle liée à la multiplication des vélos et des trottinettes. Et 60% des répondants pensent que la circulation des véhicules motorisés, voitures et 2-roues, est gênante. Pire : 61 % estiment qu’ils ne peuvent pas rejoindre à pied les communes voisines en sécurité alors que la marche est sans conteste possible le moyen de se déplacer le plus écologique qui soit.

La demande d’un plan national piéton d’urgence

Toutes villes confondues, les marcheurs répondants ont formulé 5 demandes prioritaires : 
1. Des trottoirs plus larges, bien entretenus et sécurisés
2. L’usage des trottoirs réservé aux piétons
3. Plus de verbalisations du stationnement sur les passages piétons et les trottoirs
4. La réduction de la vitesse en ville pour la sécurité des piétons.
5. La constitution d’un réseau complet de cheminements piétons dans la ville

Dans son manifeste, le collectif Place au piéton appelle à un changement radical dans la conduite de l’action publique pour promouvoir la marche en ville et améliorer sans délais, la place des piétons.