2023 M05 25
La France dispose d’un littoral très avantageux, avec 3 400 kilomètres de côtes au total, ce qui en fait l’un des pays les mieux armés pour développer les énergies marines renouvelables. Un avantage considérable qui est notamment exploité pour mettre en place la thalassothermie dans nos villes côtières. Une technologie qui permet de réduire l’utilisation du gaz fossile pour le chauffage et qui pourrait donc nous aider dans nos objectifs de décarbonation.
La thalassothermie, comment ça marche ?
La thalassothermie est un processus qui permet de créer du chaud ou du froid en utilisant les calories de la mer. L’idée est ainsi de se poser en alternative renouvelable au chauffage et à la climatisation. Concrètement, ce processus repose sur l’utilisation de pompes à chaleur.
En premier lieu, il faut une installation qui permet de pomper de l’eau de mer sur le littoral, généralement à une profondeur de 5 à 10 mètres, où l’eau se trouve à une température modérée de 12 à 25°C selon la saison. Derrière, on utilise une sorte “d’échangeur thermique” qui sert à transférer les calories de l’eau de mer vers une boucle d’eau douce, sans les mélanger. Cette eau chargée en calories est reliée à des pompes à chaleur qui vont s’en servir pour créer du chaud ou du froid. L’eau de mer pompée est ensuite rejetée dans son milieu naturel.
La thalassothermie présente ainsi plusieurs avantages. D’abord, elle utilise une ressource naturelle et renouvelable, l'eau de mer, qui est plutôt abondante sur notre planète, afin de créer de l’énergie sans émettre de gaz à effet de serre et sans impact négatif sur l'environnement marin. Ensuite, elle peut être utilisée de manière continue, contrairement à d'autres sources d'énergie renouvelable, telles que l'énergie solaire ou éolienne, qui dépendent des conditions météorologiques. De quoi intéresser de plus en plus de villes et de stations balnéaires.
De nombreuses communes françaises s’équipent
En France, plusieurs villes ont mis en place des systèmes de thalassothermie pour leur approvisionnement en énergie. À Biarritz, par exemple, ce système permet d’alimenter le Casino et la piscine municipale. On retrouve ce système à Sète, aux Sables d’Olonne, à Dieppe, Lorient, Ajaccio ou encore Dunkerque.
Pour le moment, ces installations servent uniquement à alimenter quelques bâtiments : des musées, des piscines, des hôtels, etc. Cependant, utiliser la thalassothermie à plus grande échelle reste possible. C’est déjà ce que fait la Principauté de Monaco, qui a été précurseure sur le sujet ces dernières années. Là-bas, plus de 70 stations de thalassothermie existent et assurent la production d'environ 17% de l'énergie thermique totale consommée sur son territoire.
Évidemment, cette technique ne présente pas que des avantages et, pour le moment, le coût des installations et le rendement associé freine encore le développement de cette technologie. Néanmoins, dans les années à venir, il y a fort à parier que de nombreuses villes françaises continueront de parier sur l’énergie de la mer pour chauffer leurs bâtiments.