2023 M02 1
Entre ce que l'on mange, les vêtements que l'on porte, les déplacements que l'on fait, la manière dont on se chauffe, pas toujours facile d'être écolo. Alors bien sûr, personne n'est parfait et l'important, c'est de faire son maximum. Mais si vous voulez profiter de 2023 pour adopter de nouvelles bonnes résolutions pour l'environnement, voici une information à connaître : le soja, le chocolat et le café ont une empreinte écologique désastreuse.
Bye bye la forêt, bonjour le cacao
Au cours de la saison 2021-2022, quelque 4,9 millions de tonnes de cacao ont été produites dans le monde entier. Ce chocolat est majoritairement produit en Afrique de l'Ouest, plus précisément au Ghana et en Côte d'Ivoire. Là-bas, pour répondre à la demande grandissante, les producteurs n'hésitent pas à raser des pans entiers de forêt, pour les remplacer par des plantations de cacaoyers.
Selon une étude de 2016 publiée par l’ONG Mighty Earth, le Ghana a ainsi perdu plus de 7000 km² de forêts rien qu'entre 2001 et 2014. Cela représente plus de 10 % de l’ensemble de son massif forestier ! Et saviez-vous que pour faire 1 kilo de chocolat, il ne faut pas moins de 17 000 litres d’eau ? Bref, le cacao n'est vraiment pas écolo...
Pour fabriquer du chocolat, on utilise les graines du cacaoyer :
les fèves. Ici, une plantation à Ajumako, au Ghana.
Des aliments ultra-gourmands en eau
Au risque de décevoir les accros au café, votre boisson préférée n'est pas du tout écolo non plus… Imaginez-vous : le café est la deuxième production mondiale après le pétrole. Or, d'après l’ONG Water Foot Print, pour produire une tasse de café, il faut 140 litres d’eau.
À Radio Canada, le copropriétaire de la brûlerie canadienne Faro, Maxime Fabi explique que le traitement du café, en plus d'être énergivore, produit beaucoup de déchets. Avant d'être consommé, le café nécessite de nombreuses transformations. La fermentation est la première et requiert plusieurs étapes de « trempage ». Maxime Fabi reconnaît qu'avant, les déchets (tout sauf le noyau de la graine de café) étaient jetés « dans les rivières en amont puisqu’on est en montagne (la culture du café se fait en altitude, Ndlr). Ça polluait l'eau pour tous les cultivateurs ».
Récolte des cerises de café, extraction des grains de café, torréfaction, mouture... Le processus de production de votre café n'est pas si simple.
Enfin, intéressons-nous au soja. Un aliment longtemps boudé par les Européens, devenu aujourd'hui une véritable star. Le soja, en plus de n'être pas si bon que ça pour la santé, est mauvais pour l'environnement. En juin 2019, dans son rapport « Mordue de viande », Greenpeace affirmait :
« L'Europe alimente la crise climatique pas son addiction au soja. »
Du soja à foison pour nourrir les animaux d'élevages
En plus du lait de soja qu'on verse innocemment dans notre café (double oups), le soja alimente les animaux que nous mangeons. En fait, 70 % à 90 % de sa production sert à l'élevage intensif. L'augmentation, pendant des années, de notre consommation de viande a donc entrainé une augmentation de la production globale de soja. Elle aurait quadruplé entre 1980 et 2020... Pour lutter contre la déforestation et la transformation des écosystèmes agricoles, une solution toute simple s’offre à nous : arrêter de manger de la viande. Des études récentes montrent que l’élimination de l’agriculture animale aurait le potentiel de stabiliser les niveaux de gaz à effet de serre pendant trente ans et de compenser 68% des émissions de CO2.
Pour répondre à la demande, il a évidemment fallu agrandir les récoltes... au détriment des forêts, notamment de la forêt amazonienne. Et comme si ça ne suffisait pas, plus des deux tiers des cultures de soja de la planète sont génétiquement modifiées. Qui dit plantes OGM dit nombreux engrais et donc pollution des sols… Bref, on ne vous fait pas un dessin : le soja n'est vert que par sa couleur.
Rassurez-vous, le constat est alarmant... mais pas désespéré. En modifiant vos habitudes, vous pouvez (à votre échelle) rééquilibrer la balance. Du coup voici quelques bonnes résolutions à adopter en 2023 :
> On préfère son café/chocolat bio et équitable (avec des labels comme Fairtrade/Max Havelaar ou Biopartenaire).
> On abandonne le café en dosettes jetables (les capsules produisent 6 tonnes de déchets par jour) pour du café moulu.
> On teste les alternatives écologiques : le café d'épeautre ou la chicorée pour le café ; le caroube pour le cacao.
> On cherche la mention “cultivé en agroforesterie” sur nos tablettes de chocolat.
> On réduit (franchement) sa consommation de viande.