2021 M12 13
Nos déchets valent de l’or. Littéralement. Bien sûr, il faut en produire le moins possible pour réduire les émissions de gaz à effet de serre qui sont liés à leur fabrication. Mais de grands progrès ont été réalisés ces dernières années pour mieux les gérer. Et quand on parle de les gérer, on parle beaucoup du recyclage. Ce qui est évidemment une étape essentielle à leur fin de vie. Mais que faire des déchets qui ne sont pas recyclables ?
Eh bien, il faut alors penser à leur valorisation. On peut les enfouir, on peut les incinérer, mais on peut aussi essayer d’en tirer le meilleur parti. C’est un peu le but ultime de l’économie circulaire, d’ailleurs. Aujourd’hui, deux grandes techniques existent pour cela. La première, c’est la création de gaz vert grâce à la décomposition des déchets. La seconde, c’est la récupération de la chaleur émise par leur combustion. Deux techniques qui peuvent nous aider à moins polluer.
Le biométhane, du gaz vert grâce à nos déchets
5% des émissions mondiales de gaz à effet de serre sont dues au biogaz qui s’échappe des sites d'enfouissement de déchets. C’est un processus chimique classique qui fait que, lorsque les déchets se décomposent avec le temps, ils finissent par créer et libérer ce gaz.
La bonne nouvelle, c’est que, depuis quelques années, nous avons des techniques et des entreprises qui permettent de récupérer ce gaz, de l’épurer, et de le transformer ainsi en un gaz vert appelé Biométhane. C’est le même gaz qu’on peut récupérer en valorisant les déchets agricoles, et notamment les bouses de vaches ou le crottin de cheval.
Le fait est que le biométhane possède exactement les mêmes propriétés que le gaz naturel fossile, ce qui permet de l’injecter dans les réseaux de gaz déjà existants. Du coup, pas besoin de créer de nouvelles infrastructures, et la récupération du gaz issu de la décomposition de nos déchets permet donc ensuite de nous fournir de l’eau chaude ou du chauffage. Une véritable aubaine pour la transition énergétique.
Les combustibles solides de récupération, un procédé d’avenir ?
Une autre manière de créer de l’énergie grâce à nos déchets, c’est l’utilisation de ce qu’on appelle les combustibles solides de récupération (qu’on appelle aussi les CSR). Concrètement, il s’agit de déchets industriels, de déchets de chantiers ou encore déchets organiques ménagers qui ne peuvent pas être valorisés par d’autres actions. Ils sont triés, séchés puis broyés et enfin “compactés” en petites bûchettes qui peuvent être utilisées dans les hauts-fourneaux des fonderies et des aciéries.
De cette manière, ils viennent se substituer à d’autres combustibles tels que le charbon ou le gaz naturel fossile. Mais surtout, il est aussi possible de récupérer la chaleur produite via leur incinération afin d’alimenter des réseaux de chaleur. Et, comme pour le biométhane, cette chaleur peut ensuite être utile pour l’eau chaude ou le chauffage des habitations.
D’après, l’Ademe (l’agence de la transition écologique), l’industrie française pourrait valoriser 1 million de tonnes de CSR d’ici 2025, soit l’équivalent de 30% de nos déchets. Un volume conséquent qui prouve bien que nos poubelles représentent un énorme gisement pour créer des énergies vertes. Un game changer probable pour lutter contre le réchauffement climatique.