2021 M04 1
Il est difficile d’y croire et pourtant c’est vrai : nous sommes de plus en plus susceptibles de faire face à une pénurie de sable. Alors oui, on sait, vous êtes allés à la plage l'été dernier et vous n'avez rien vu de problématique. Mais pourtant, le sable est la seconde ressource naturelle la plus exploitée au monde et son extraction menace aujourd'hui la presque totalité des plages du monde.
D'après l'ADEME, on extrait 18 kilos de sable par jour et par personne, soit 30 milliards de tonnes chaque année. Avec des choses parfois déroutantes. Tenez, par exemple, pour construire le Burj Khalifa, qui est la tour la plus haute du monde, Dubaï a du importer 45 000 tonnes de sable depuis l'Australie. Pour un territoire entouré de Désert, voilà qui n'est pas banal et qui représente en fait la source du problème.
Il y a du bon sable, et du mauvais sable
Le bon sable et le mauvais sable se ressemblent énormément. Mais seul le premier est utile au secteur du BTP. Par exemple, le sable du désert - trop fin - ne permet pas de créer du bon béton. Or, le béton est employé dans plus de 60% des constructions dans le monde et il est consitué aux deux tiers de sable.
Pour construire une maison, par exemple, il faut donc compter 200 tonnes de sable. Pour un seul kilomètre d'autoroute, il faut 30 000 tonnes de sable. Pour une centrale nucléaire, c'est environ 12 millions de tonnes de sable.
Et encore, on ne vous parle pas de la seconde utilisation du sable par le secteur de l'immobilier... celui de la poldérisation. Une technique qui consiste à utiliser du sable pour créer artificiellement des surfaces terrestres sur la mer. C'est malin. Singapour a étendu sa surface de 20% grâce à cette technique. Mais là encore, ça crée un déséquilibre car la nature peine à régénérer le sable perdu.
Les carrières de sables s'épuisent, et l'océan est mis à contribution
Le sable de construction, historiquement issu de carrières terrestres, est désormais pioché dans les réserves de la mer. Des bateaux traînent des appareils sous-marins le long des côtes afin d’aspirer le sable des dunes sous-marines. Ce procédé vient créer des trous dans le fond marin que la mer comble naturellement avec du sable provenant des plages. Si la pratique continue, plus de 70% des plages au monde pourraient perdre de leur surface.
Pour cela, les professionnels de la construction s'orientent notamment sur des procédés ou des matériaux alternatifs au béton. En particulier les matériaux biosourcés comme le bois, la paille ou la terre crue, qui sont à la fois résistants et renouvelables. Des expériences de "béton vert" sont également testées. De même, on explore des procédés pour pouvoir, demain, recycler le béton déjà produit.