Waze, Mappy, Moovit doivent proposer des itinéraires « verts »

Un décret publié en août impose aux applications de guidage de nous inciter à délaisser nos voitures pour le train ou le vélo. Dès leur prochaine mise à jour, elles doivent aussi nous proposer des itinéraires verts, parfois plus longs mais moins polluants. Les premiers résultats de cette nouvelle fonctionnalité sont étonnants !
  • Les chiffres sont sans appel : nos voitures émettent près de 16% des gaz à effet de serre (rapport 2022 du Centre Interprofessionnel Technique d’Études de la Pollution Atmosphérique). Chacun de nous est donc en capacité d’atténuer cette pollution en empruntant des trajets plus économes en carburant. Pour nous y aider la loi « climat et résilience », impose désormais aux applications de guidage de nous proposer des alternatives moins polluantes comme le train ou le vélo.

    D’ailleurs cette proposition (de bon sens) faisait partie, en 2020, des idées fortes de la convention citoyenne pour le climat et le décret publié au journal officiel le 3 août dernier vient de l’officialiser. Au-delà des itinéraires verts les applications, telles que Google Maps, Waze, Moovit, Mappy ou encore Bonjour RATP, devront également nous inciter à adopter des gestes simples comme covoiturer bien sûr, mais aussi rouler moins vite par exemple.

    Concrètement, dès leur prochaine mise à jour, tous les sites et applications d'assistance à la conduite, vont devoir « mieux informer les usagers sur l'impact négatif de leurs trajets sur l'environnement et leur santé, proposer des trajets moins polluants et des alternatives à la voiture », explique un communiqué du gouvernement. Dès que nous chercherons à planifier un trajet, le résultat devra tout d’abord afficher une estimation de la pollution causée, avec les quantités de gaz à effet de serre et de polluants de l'air émis par les différents modes de transport suggérés. Pour affiner la recherche, nous pourrons préciser le type de moteur qui équipe notre véhicule, un élément déterminant pour le calcul précis de la consommation.

    Les applications devront surtout « mettre en avant » les « propositions d'itinéraires dont l'impact est le plus faible en termes d'émissions de gaz à effet de serre » plutôt que le trajet le plus court. Parfois le train. De nouveaux pictogrammes vont également apparaître sur les cartes pour mieux signaler les aires de covoiturage, les stations de vélos, trottinettes, le réseau de pistes cyclables et les parkings relais aux entrées de ville.

    Plus question de gagner du temps sur un trajet

    Dès que le trajet choisi contiendra une portion de route où la vitesse est égale ou supérieure à 110 km/h, l’application doit obligatoirement proposer « un itinéraire alternatif prenant en compte une diminution de la vitesse maximale de 20 km/ h sur les portions concernées. » Résultat : sur une quinzaine d’itinéraires testés par le journal Le Monde, Google Maps a proposé un trajet moins polluant à six reprises, l’économie en carburant variant entre − 2 % et − 15 % avec quelques minutes supplémentaires par rapport aux trajets les plus rapides. Enfin, les applications doivent également informer les utilisateurs d'éventuelles restrictions de circulation, comme des Zones à faibles émissions (ZFE), qui vont se multiplier à l’avenir.

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