2023 M04 24
Augmentation des températures et du nombre de sécheresses... Le réchauffement climatique augmente le risque d'incendies en forêt et les rend difficiles à maîtriser, alors même que nous avons besoin d’arbres pour capturer le CO2 dans l’air. C’est pourquoi les innovations fleurissent tous azimuts pour assister la lutte contre le feu. Et cela commence aux premières flammes.
Surveiller pour prévenir plus tôt
Installer dans nos forêts des alarmes intelligentes, c’est l'idée des universitaires d’Istanbul qui ont inventé le ForestGuard. Ce boîtier analyse l’air à 100 mètres autour de lui à la recherche de variation d’humidité, de température, de pression etc, avant d'expédier les informations à la plus proche caserne de pompiers. Sanglé à un arbre, il peut surveiller un hectare de forêt.
C’est aussi la démarche des nichoirs Birdhouse Alarm, des détecteurs de fumée qui rendent service aux oiseaux. Autre école, ceux qui préfèrent les airs. Bien sûr, les drones ont tout de suite trouvé leur place dans les casernes. Mais à Marseille, on utilise aussi un ballon dirigeable qui surveille à 800 mètres de haut un secteur de 10 kilomètres de rayon.
Ce ballon surveille les calanques de #Marseille pour détecter des incendies, «une première en Europe»
— Le Parisien (@le_Parisien) July 27, 2021
Les marins-pompiers testent ce dispositif qui permet de surveiller jour et nuit les alentours à plus de 10km à la ronde
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Éteindre des feux plus grand, même de nuit
Pour étendre leur action, de nouveaux véhicules rejoignent les casernes. Si l'on pense tout de suite au Canadair, c’est un concurrent belge qui est en train de le ringardiser : le bombardier Seagle transporte jusqu’à 12 500 litres d’eau, près du double du bombardier canadien… Mais l’avenir, ce sera sans doute le Nitrofirex : un avion autonome inventé en Espagne qui, une fois largué par son transporteur, fonce sur le brasier pour déverser son agent extincteur.
L’avantage est double : ses capteurs lui permettent de fonctionner de nuit, alors que c’est plus compliqué pour les pompiers pilotes de viser, mais aussi de retourner à vide à sa base pour y être rapidement rechargé afin de tenir des cadences hautes.
L’autre révolution, c’est le robot pompier Colossus. Déployée devant les caméras lors de l’incendie qui a ravagé la Cathédrale Notre-Dame de Paris, cette machine télécommandée peut endurer jusqu’à 900 °C de rayonnement sans broncher, ce qui lui permet d’aller asperger le cœur des brasiers. Il est aussi utilisé pour transporter du matériel lourd (jusqu’à 1 tonne) et secourir des blessés coincés dans l’incendie, ce qui réduit aussi le nombre de victimes chez les pompiers.
🚒 « Aujourd’hui, dans le domaine du robot #pompier, nous avons le monopole en France.
— OpexNews (@OpexNews) April 14, 2023
Notre robot COLOSSUS apporte de l’efficience, sauve des vies et évite une exposition aux risques.@SharkRobotics vient réveiller et faire évoluer un marché qui n’a pas bougé depuis 80 ans. » pic.twitter.com/uVcdQyeMVJ
Sauver les forêts en respectant la nature
L’innovation ne se limite pas à des machines, c’est aussi une approche. Les pompiers de Paris ont par exemple commandé une nouvelle lance qui propulsent des micro-gouttes à très haute pression afin de réduire la quantité d’eau nécessaire par feu. Une nécessité alors que l’eau vient à manquer. Citons aussi le gel Fortify, inventé par les chercheurs de Stanford, en Californie. Disposé sur certains arbres, ce gel (résistant à l’eau) empêche le feu de prendre pour empêcher la propagation dans certaines zones.
Quant au projet CypFire, il propose de stopper les incendies de forêt en... plantant des arbres. Des cyprès pour être précis, car cette essence résiste mieux aux vives chaleurs et ces arbres doivent être exposés plus longtemps avant de céder, ce qui réduit la progression des mégafeux.
Et quand les feux n’auront pas pu être maîtrisés, on pourra encore se tourner vers le drone d’AirSeed qui bombarde le sol... de graines. De quoi replanter 40 000 arbres par jour. Rappelons-nous en conclusion que la meilleure innovation est dans nos mains : 9 mégafeux sur 10 sont en effet causés par la main de l’homme.