A 42 ans, elle lance des vêtements pour les femmes souffrant d’endométriose

Une femme sur dix souffre de cette maladie invalidante mais méconnue. En Vendée, l'une d’elle a décidé qu’il était temps de faire taire la douleur et d’arrêter de se cacher.
  • Vous avez déjà vu ce ruban jaune que certaines femmes portent en broche ou au bracelet, mais vous ne savez peut être pas quelle cause il représente. C’est le symbole international de l’endométriose, une maladie qui cause de violentes contractions résultant en terribles souffrances. Si les menstruations s’accompagnent souvent de crampes, il s’agit ici d’un phénomène bien pire qui s’étend au-delà des cycles.

    Selon l’association EndoFrance, 1 femme sur 10 développe des symptômes d’endométriose. 10 % des Françaises ; mais alors pourquoi n’en parle-t-on pas ? Parce que « dans l’inconscient collectif, il est normal que les femmes souffrent pendant leurs règles, » lâche le Professeur Michel Canis dans son livre Idées reçues sur l’endométriose. Alors on traite peu, on le diagnostique mal et tard… C’est ce que qu’a vécu Sabrina Poisbleau.

    La quarantaine passée, elle prend rendez-vous chez son médecin après une recrudescence de nausées et douleurs gynécologiques qui la terrasse. « J'ai été prise de douleurs terribles dans le ventre et de contractions dans le dos, raconte-elle, au point de m'évanouir ». Face au diagnostique, cette Vendéenne doit réorganiser sa vie. Sabrina Poisbleau constate que la maladie démolit son moral, la force à s’isoler pour ne pas subir ces crises en public. Elle ne supporte plus les vêtements serrés, même pas les élastiques de culotte.

    Les médicaments anti-inflammatoires ne suffisent plus ; elle vit 15 jours de répit pour 15 jours d’enfer. Seul soulagement, ses bouillottes dont la chaleur agit comme un antalgique. C’est d’elles que viennent l’idée de ces vêtements magiques.

    Bien-être et soulagement

    Lassée de voir ses bouillottes tomber à chaque mouvement, Sabrina va d’abord se confectionner une ceinture spéciale avec des différentes poches patchées où glisser ses bouillottes, « pour pouvoir réchauffer aussi bien le dos, le ventre, les cuisses, là où les douleurs sont les plus courantes. » De fil en aiguille, la ceinture deviendra une robe, un pantalon, un sweatshirt, bref toute une gamme de vêtements confortables et anti-douleurs. A l’intérieur de chacun, des pochettes permettent d’insérer de petites bouillottes sèches, celles faites de sachets de grains de blé ou noyaux de cerise à peine humidifiés qu’on fait réchauffer au micro-onde. On les porte sans que cela se voit, car les créations sont amples mais pas dénuées de formes pour garder un style, et l’on peut facilement accéder aux pochettes pour remplacer les sachets si nécessaire.

    Avec ses créations proposées via Facebook, Sabrina rencontre rapidement de l’intérêt. Alors elle se lance : elle prend les commandes, monte sa marque « Du jaune et des licornes » et la confection devient son nouveau métier. Son site est en cours de création mais vous pouvez la contacter depuis sa page et y acheter ces vêtements adaptés à petits prix (rien ne dépasse 50€). Vous savez déjà pourquoi elle a choisi un nom affichant le jaune ; quant à la licorne, on ne peut s’empêcher d’y voir un animal extrordinaire qui reste merveilleux en toutes circonstances...

    Crédits photo : Du jaune & des licornes / Facebook