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Très jeune, Aditya Dubey s'est engagé pour l'écologie, notamment parce qu'il a souffert de problèmes respiratoires dus à la pollution de son pays. À 13 ans, ce jeune Indien décide de vendre sa Playstation et son kit de golf pour lancer l'initiative « Plant a million trees » et distribuer des graines.
Cette initiative, partie d'une simple photo de lui plantant des arbres et postée sur les réseaux, a conduit à la plantation de quelque 1 800 000 arbres. Un chiffre impressionnant qui a valu à Aditya Dubey de remporter, l'année dernière, le prestigieux Diana Legacy Award. Un prix fondé sur la conviction de la Princesse Diana que « les jeunes ont le pouvoir de changer le monde ».
Une conviction à laquelle Aditya donne raison. Mais au-delà de changer le monde, le jeune homme veut simplement sauver le seul qu'on ait. En 2020, le jeune Indien expliquait à Verve Magazine :
« Ma plus grande peur est que, si nous continuons à ignorer le changement climatique, bientôt viendra le jour où les civils se battront pour des ressources naturelles telles que l'air pur ou l'eau propre (...) La seule option que nous ayons, c'est de sauver la Terre, car il n'y a pas de vaisseau spatial , il n'y a pas de planète B. C'est notre seule maison. »
Lorsqu'il évoque le vaisseau spatial que nous n'avons pas, l'étudiant en informatique fait référence à la série Netflix Les 100, qui raconte une vie post-apocalyptique, dans laquelle les humains survivants ont dû s'exiler dans l'espace.
Rien d'étonnant, en tout cas, qu'Aditya Dubey craigne le jour où l'humanité manquera d'air. La ville dans laquelle il est né, New Delhi, a été classée en 2021 (pour la 4e année consécutive), « capitale la plus polluée du monde ». D'ailleurs, les études qui ont menées à ce constat, réalisées par l'entreprise Suisse IQAir, laissent peu de place au doute : l'année dernière, parmi les dix villes les plus polluées, six sont situées en Inde.
India's top court issues rules to curb pollution in capital https://t.co/vOeYlXPfcQ #climatechange #indiapollution pic.twitter.com/kIosVX7QVp
— Asian Correspondent (@AsCorrespondent) December 17, 2015
En 2019, la pollution a tué 1,6 million d'Indiens. Imaginez, en novembre de la même année, la concentration de particules fines PM2,5 à New Delhi était de 469 microgrammes par mètre cube d'air. En comparaison, au même moment à Paris, elle était de 6 mg ! C'est justement parce que la population étouffe, surtout la part la plus pauvre, qu'Aditya a décidé, en août 2020, de déposer une requête auprès de la Cour suprême d'Inde… Et surprise, son cri d'alerte a été entendu.
« Delhi étouffe chaque année et nous ne sommes pas en mesure de l'empêcher (…) ça ne devrait pas se produire dans un pays développé », avait reconnu la Cour Suprême. La plainte déposée par Aditya a ainsi mené, l'année dernière, au confinement des 26 millions d’habitants de Delhi. Surtout, il a débouché à la création de la CAQM : une Commission chargée de la qualité de l'air dans tout le pays.
Gagner un procès contre son gouvernement, c'est très impressionnant… Mais Aditya Dubey n'en est pas à son premier rodéo ! Aussi très impliqué contre la pollution plastique, le jeune homme a également poursuivi en justice des multinationales comme Amazon, Coca Cola, Pepsi ou encore Flipkart. Au total, elles ont été condamnées à 3 millions d’euros d'amende pour leur usage abusif d’emballages plastiques.
Concrètement ? Aditya n'arrête jamais ! Après avoir lancé la « Covid Hunger Helpline » pendant la pandémie de Covid-19, pour venir en aide aux plus démunis, il planche déjà sur son nouveau projet. Son bac en poche, le Greta Thunberg indien travaille sur un dispositif de captation carbone. CarbonX est capable de stocker 1 tonne de CO2 par jour (et vaut moins de 45 €). Sur son LinkedIn, il qualifie ce projet « d'objectif de vie ».
Et vous, à 13 ou 18 ans, vous faisiez quoi pour la planète ?