2023 M09 13
Pour lutter contre la pollution de l’air causée par le trafic automobile, la municipalité de New York a décidé de mettre en place un péage urbain au cœur de la ville. Dans un premier temps, c’est le cœur de Manhattan, l’un des cinq arrondissements new-yorkais, qui sera concerné.
Ce péage urbain de 17 à 23 dollars par jour, permettra d’atteindre 3 objectifs pour la mégalopole : désengorger les grandes avenues qui irriguent l’île du nord au sud, améliorer la qualité de l’air de la Grosse Pomme et se servir de cette manne financière pour améliorer les transports en commun.
Le péage urbain concernerait ainsi 700 000 voitures, camionnettes et poids lourds par jour et permettrait de réduire quotidiennement la circulation de 10%.
Cette mesure n’est pas inédite. D’ailleurs, le “périph’ new-yorkais est déjà payant. À travers le monde, de nombreuses métropoles réfléchissent également à ce système depuis plusieurs années. Londres, par exemple, a mis en place un péage à l’entrée de la ville il y a déjà 15 ans. Mais si la mesure s’avère efficace, elle est aussi vivement contestée.
L’échec de Copenhague
Quelque 21.000 chauffeurs de taxi de New York – dont les voitures jaunes ont fait la légende de la ville — sont ainsi vent debout contre cette mesure. Ils ne sont pas les seuls et de nombreuses associations expriment des doutes sur la justesse de ces péages, qui renforcent les inégalités entre pauvres et riches.
Idem pour les responsables du New Jersey, état frontalier populaire et banlieue dortoir de Manhattan, qui conteste devant la justice ce futur nouveau péage urbain estimant qu’il pèsera sur les professionnels qui empruntent tous les jours les ponts et tunnels déjà payants pour traverser le fleuve Hudson.
Une contestation qui pourrait bien mettre un terme au projet comme cela a été le cas à Copenhague. En effet, le gouvernement danois avait souhaité mettre en place un péage similaire en 2013, poursuivant les mêmes objectifs : décarboner la capitale et financer les transports en commun.
Mais face à la contestation d’une grande partie de la population, le projet a finalement été abandonné en 2019. "Nous avons choisi d'écouter les objections qui ont été émises par beaucoup de Danois", avait indiqué Villy Soevndal, dirigeant du Parti socialiste et ministre des Affaires étrangères de l’époque. Un retournement de situation qui sera donc à surveiller à New-York, qui pourrait devenir la plus grande ville du monde à adopter ce système.