5 films féministes au cœur de la scène punk des années 80

Avec sa rétrospective « Riot Girls », le Champs-Elysée Film Festival profite de sa 10ème édition pour s’offrir une excursion dans le passé à la rencontre de films féministes emblématiques et fondateurs d’une certaine indépendance artistique. 5 films réalisés par des femmes qui ont su capturer l’essence de la scène underground des années 80 dans une rétrospective à laquelle s'ajoute une table ronde animée par la journaliste et critique de cinéma, Iris Brey, sur les impacts et influences de cette génération d’«insoumuses.»
  • Susan Seidelman, Virginie Thévenet, Lizzie Borden,… Ces “riot girls” ont su créer des espaces de résistance, de rébellion et de liberté pour faire barrage à la pensée dominante. Avec leur rage de vivre, elles ont pris les caméras pour filmer la scène underground des années 80 et livrer leur propre témoignage de la fin d’un monde. Hommage à l’indépendance et aux fracas de l’esprit punk, cette section s’est imposée comme une évidence pour le festival, dont voici la programmation.

    Place à l'invité d'honneur, qui n'est autre que la réalisatrice, productrice, scénariste, actrice et monteuse américaine Susan Seidelman. Celle-ci présentera Smirthereens, le film ayant marqué le début de sa carrière en tant que réalisatrice. Evoluant dans l’atmosphère punk de l’East Village du tout début des années 80, Susan Seidelman signe un portrait vibrant de femme qui fait des minijupes à carreaux et des rues miteuses le cliché instantané d’une subculture sur le point de tomber dans l’oubli. Premier film américain indépendant à concourir pour la Palme d’Or, Smirthereens a reçu de nombreux éloges et ouvre le sillon d’un mouvement artistique novateur et féministe.

    Smithereens de Susan Seidelman

    Wren (Susan Berman), adolescente rebelle, troque le New Jersey pour New York, où elle espère trouver sa place dans ce qu’il reste de la culture punk. Elle fréquente Paul (Brad Rijn), qui vient aussi d’ailleurs, mais il est trop rassurant pour ses goûts – elle préfère les rockeurs narcissiques. Elle en trouve un en la personne d’Eric (l’icône punk Richard Hell), sur le point d’enregistrer un disque à Los Angeles. Très vite, Wren envisage d’accompagner Eric dans l’Ouest, mais il est évident qu’elle a accordé sa confiance à la mauvaise personne.

    Born in Flames de Lizzie Borden

    À New York, dix ans après la Guerre sociale-démocrate de la libération, divers groupes féministes organisent une révolte tandis que l’égalité n’est toujours pas atteinte. 40 ans plus tard, ce film de science-fiction féministe et révolutionnaire critiquant le système en place ainsi que l'hypocrisie sociale, n'a rien perdu de son incandescence.

    La Nuit pote-jarretelles de Virginie Thévenet

    Une jeune femme délurée et émancipée entraine un garçon timide et candide dans une initiation et une découverte érotiques du Paris nocturne. Pitch minimaliste pour une virée tant initatique qu'érotique dans la ville lumière, au travers de ses lieux luxueux et branchés de l'époque. Viginie Thévenet, que l'on avait déjà aperçu chez Eric Rohmer, devient avec ce film l'une des réalisatrices françaises les plus importantes de la décennie 1980.

    Simone Barbès ou la Vertu de Marie-Claude Treilhou

    Les errances et les rencontres d’une ouvreuse d’un cinéma porno qui rencontre un homme désespéré dans une boîte de nuit lesbienne. Un film culotté qui aura influencé plusieurs cinéastes tels que Alain Guiraudie, Serge Bozon, Axelle Ropert ou encore Yann Gonzalez. 

    The Decline of Western Civilization I de Penelope Spheeris

    Un regard sur la scène punk rock de Los Angeles, largement ignorée par la presse rock de l’époque. Triptyque documentaire édifiant sur la jeunesse, The Decline of Western Civilization Part I, II, III, raconte la vie à Los Angeles en trois actes (la scène musicale punk en 1981, celle du métal en 1988 et le style de vie punk des adolescents sans-abri en 1998) et capte avec authenticité ces années rebelles. 

    Pour prolonger la thématique, rendez-vous jeudi 16 septembre à 19h30 au Lincoln pour une table ronde en présence de Mathilde Carton, Virginie Thévenet, Marie-Claude Treilhou, Jeanne Added et animée par la journaliste et critique de cinéma Iris Brey autour de l’impact et des influences de ce mouvement artistique féministe encore méconnu. On a plus qu'à vous souhaiter de bonnes projections. 

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