Buddy, le robot qui discute avec les patients du vaccinodrome de Saint-Quentin-en-Yvelines

Son petit nom, c’est Buddy. Ce robot de 60 centimètres a circulé durant deux jours dans le vélodrome de Montigny-le-Bretonneux à la rencontre des seniors vaccinés. Doté d'une intelligence artificielle, il est plus globalement destiné à créer du lien avec les personnes isolées ou les enfants en longue maladie.
  • C’est vrai qu’il a une bonne bouille ! Mieux : Buddy le petit robot parle et interagit avec vous. En ce début de mois d’avril, les récents vaccinés contre le COVID-19 qui patientaient dans le vélodrome de Saint Quentin en Yvelines ont pu tester avec amusement sa sociabilité. « Les personnes étaient contentes car elles oubliaient le stress de la vaccination » témoigne Maud Verraes, la directrice marketing de Blue Frog Robotics, la startup qui développe Buddy. « C’est un bout de plastique avec des moteurs et des cartes électroniques et quand on voit la réaction des gens, à aucun moment, ils ne voient de la technologie, ils voient un personnage sympa » renchérit Rodolphe Hasselvander, son inventeur.

    « Nos robots for good sont là pour le bien de l’humanité. »

    Cette opération a été justement réalisée pour vérifier le capital sympathie de Buddy auprès du public, des seniors surtout…et ça marche. « J’ai imaginé un robot d’assistance pas très cher sans bras ni jambe. J’avais une idée très claire sur son design. L’objectif, c’était qu’il plaise à tout le monde, de 3 à 90 ans. On a cherché son côté sympathique avec un minimum de mouvement pour un maximum d’expressivité » explique fièrement le papa. Parce que Buddy a pour vocation de créer du lien social avec les personnes isolées et les plus fragiles. « Nos robots for good sont là pour le bien de l’humanité, pour aider et non remplacer. On pourra l'utiliser dans le cadre de l’assistance aux personnes isolées, dans l’éducation et l’autisme car l’interaction enfant-robot fonctionne très bien » fait valoir le fondateur de Blue Frog Robotics.

    Un robot d'assistance pour créer du lien social

    De manière pragmatique, Buddy a une fonction majeure de télé-présence. Il permet de lever des doutes, faire de la stimulation cognitive ou rappeler des rendez-vous.  « Si je n’arrive pas à joindre ma grand-mère…plutôt que d’appeler les voisins ou d’envoyer les pompiers pour constater qu’elle a juste oublié ses prothèses auditives, je me connecte au robot et je l’envoie se balader dans la maison pour s’assurer qu’elle va bien » rapporte avec humour Rodolphe Hasselvander.

    Dans le même esprit, Buddy peut être un outil d’assistance aux enfants hospitalisés : « Le robot est à leur place à l’école, dans la classe et ils peuvent le piloter avec une tablette depuis leur lit. Ils vont suivre le cours grâce à la caméra et au micro de Buddy qui fait office d’avatar. Ils vont pouvoir prendre la parole, poser des questions, envoyer des images, prendre des photos . Ce même usage, d’ailleurs, la startup entend l’étendre pour les parents d'enfants autistes à des fins de médiation. « Les parents reprendront leurs rôles et n’auront plus à répéter 200 fois la même chose. Buddy va le faire à leur place ». Buddy peut aussi faire progresser l’enfant autiste sur ses capacités cognitives, ses capacités d’interactions avec les humains et ses compétences standards comme reconnaitre des animaux.

    Même un enfant peut programmer Buddy

    Selon son inventeur, les possibilités de ce concentré de technologie sont immenses. La startup développe des briques d’IA pour le rendre toujours plus performant et augmenter ses capacités. Il existe déjà des applications d’apprentissage du langage informatique grâce auxquelles les enfants peuvent très facilement programmer le robot pour ses déplacements et ses interactions. « L’idée est de vendre le robot avec des applications qu’on a faites nous-même comme Apple fait avec son iPhone et l’ouvrir aux développeurs et à des éditeurs tiers pour des applications dans les thématiques qu’on vise aujourd’hui mais pas forcément » précise Rodolphe Hasselvander. A terme, un Buddy Store devrait même voir le jour pour télécharger des apps.

    Buddy, presque un animal domestique ?

    Commercialisé à 2000€ dans sa version de base, Buddy n’est disponible que pour les professionnels comme les EHPAD, les hôpitaux, les mutuelles, les assurances. 3000 unités sont prévues en production pour cette année. Les particuliers devront patienter jusqu’en 2022 pour en acquérir un en mode dit compagnon. « Pour que le robot s’intègre vraiment dans la vie des gens, il faut qu’il ait un comportement un peu comme un animal domestique. Alors en fonction de son émotion du moment : si vous lui avez parlé ou non, si vous venez de jouer avec lui, Buddy va décider de faire des choses comme vous passer de la musique ou vous proposer un quizz » s’enthousiasme le papa du robot. Précision : Il n’écoute pas tout ce qu’on dit pour respecter votre vie privée. Il ne se réveille qu’à "OK Buddy". S’il avait des bras, Buddy rapporterait sans doute la baballe. Et il apprécie les caresses sur la tête, assure son créateur.

    À lire aussi :