moutons écosse

Ces moutons bien particuliers pourraient nous permettre de réduire la pollution liée à l'élevage

Dans le nord de l'Écosse, des milliers de moutons se sont mis à brouter des algues l’hiver pour pallier le manque de fourrage. Un régime très étonnant qui pourrait bien changer la donne climatique.
  • Est-ce qu’on peut être écolo et manger de la viande ? La question ne fait pas consensus dans le débat public. En particulier parce que les viandes de bœuf, d’agneau ou de mouton font partie des principaux aliments consommés sur la planète. D'un côté, c'est délicieux, mais de l'autre, nous en consommons probablement trop ces dernières années. Aujourd’hui, ce sont quand même 65 milliards d’animaux qui sont tués sur la planète soit… presque 2 000 animaux par seconde. 

    Un chiffre exorbitant qui cache une autre réalité, car l’élevage intensif est aussi, et surtout, responsable d’une très forte pollution à cause du méthane produit par les animaux d’élevage. Or, le méthane est un gaz à effet de serre 25 fois plus puissant que le CO2. Pour lutter contre le réchauffement climatique, il faudrait donc que nos régimes alimentaires soient davantage portés sur des protéines végétales que sur des protéines animales. 

    Mais si on pouvait diminuer les émissions de méthane de l’élevage, est-ce que cela changerait la donne ? C’est la question que l'on se pose à la suite d’une découverte fortuite sur certaines populations de moutons dans le nord de l’Écosse.

    mouton

    Des moutons qui font rêver les climatologues

    Les Orcades sont des îles situées dans le nord de l’Écosse. L’une d’elles, North Ronaldsay, est longue de seulement 5 kilomètres et abrite 65 personnes à l’année. En revanche, elle compte des milliers de moutons qui, depuis plus de 20 ans maintenant, attisent le regard des scientifiques. La raison ? Ils ont la particularité de brouter des algues

    Une habitude qui remonte à des générations, quand les habitants de l’île devaient protéger leurs cultures de ces herbivores voraces. Ils ont donc construit des “clôtures” en pierres qui ont contraint les moutons à se rabattre sur les ressources disponibles. En l'occurrence, les algues. 

    Une aubaine pour le climat puisque les scientifiques ont observé la présence de différents composants dans les algues qui interfèrent avec le processus dont le méthane est fabriqué par les bactéries qui sont dans l’estomac des animaux. En conséquence de quoi, les moutons des Orcades polluent beaucoup moins que leurs congénères. 

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    Modifier le régime alimentaire des ovins : une vraie solution

    De fait, les professionnels de l’industrie agro-alimentaire se penchent très sérieusement sur la question d’une modification du régime alimentaire des animaux d’élevage. Évidemment, la question n’est pas de modifier totalement leur alimentation et de remplacer les protéines de soja par des algues, ce qui ne serait pas très bien accepté par des animaux n’ayant jamais vu la plage de leur vie. 

    Mais une étude publiée l’année dernière par l'université californienne UC Davis estime “qu'un peu d’algues dans l’alimentation du bétail pourrait réduire les émissions de méthane des bœufs jusqu’à 82%”. Des conclusions intéressantes qui représentent aussi un véritable espoir pour lutter contre le réchauffement climatique. 

    Reste qu'en parallèle, la manière la plus simple et la plus efficace de réduire son empreinte carbone à l'échelle individuelle est toujours de privilégier des régimes équilibrés qui font aussi la part belle aux légumes et protéines végétales. Et pour les plus gourmands d'entre nous, il est même possible de se laisser tenter par des "fausses viandes" qui - parfois - sont véritablement bluffantes.

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