2022 M05 25
Le crapaud doré, petit amphibien originaire de la forêt Costaricaine de Monteverde, se serait bien passé de devenir un pionnier. Il faut dire que « première espèce animale à officiellement disparaitre à cause du réchauffement climatique », ça n'est pas le meilleur des rôles.
Alors certes, le crapaud doré a totalement disparu depuis 1990, mais c'est seulement depuis le mois dernier que les scientifiques sont catégoriques quant à la cause de sa disparition. Et comme vous l'aurez deviné, le responsable est le réchauffement climatique. Et donc : l'homme.
The Golden Toad once roamed the high-altitude regions of #CostaRica. Males were orange, while females were varied in colour. The #GoldenToad #extinct due to #climatechange. Let’s #savethewildlife and protect our #environment. #EndangeredAndMisunderstood #savethespecies pic.twitter.com/81xHQP9MAf
— Endangered & Misunderstood (@endangeredbooks) July 17, 2019
Le crapaud doré était un animal rare et difficile à observer, mais comme l'a expliqué le docteur J. Alan Pounds à l'AFP :
« Environ 99 % de sa population a été perdue en une seule année. »
Des chiffres et une mise en cause du désastre climatique en cours qui font écho aux derniers rapports du GIEC, notamment celui de février 2022. Selon ses experts, « 9 % des espèces de la planète pourraient disparaître », et ce même si l'on parvenait à limiter la hausse des températures à + 1,5°. Or l'année dernière, on comptait déjà 40 084 sortes d'animaux et de végétaux inscrits sur la Liste Rouge mondiale des espèces en danger d'extinction.
Selon Copernicus, le programme européen d’observation de la Terre, la température à l’échelle mondiale a déjà augmenté de 1.2 °C depuis l’époque préindustrielle. Autant dire que, si le crapaud doré est le premier animal à disparaitre à cause du réchauffement climatique, il ne sera pas le dernier.
Alan Pounds est arrivé dans la « forêt de nuage » (le surnom donné à la Montaverde) dans les années 1980, pour étudier les amphibiens. Il a depuis constaté la disparition du crapaud doré, mais aussi d'autres espèces.
Là-bas, au changement climatique s'est associée la chytridiomycose, une maladie mortelle pour les amphibiens. À la BBC, le chercheur de l'Université d'Oakland Thomas Raffel a déclaré : « il est possible que le réchauffement climatique ait accéléré la disparition ou le déclin (de certaines espèces, NDLR) après l'arrivée du parasite. »
Parmi les espèces que le climat menace le plus, il y a notamment les animaux dont le régime alimentaire et les besoins sont très spécifiques. Ou bien ceux que nous surexploitons. Par exemple : le koala qui ne se nourrit que d'eucalyptus, l'ours polaire qui dépend de la banquise arctique ou encore la morue d'Atlantique victime de surpêche.
À l'inverse, le réchauffement climatique pourrait bien servir la cause des espèces invasives, aux capacités d'adaptation extrêmes. Du coup… Il serait peut-être temps de couper le chauffage, non ?