Colosolidaire : pour que tous les enfants puissent partir en vacances

Il y a des colos pour tous les goûts dans le catalogue de Colosolidaire. On y trouve des séjours à la mer, à la montagne, à la campagne et même des séjours linguistiques. Jean-Marie Martin, le fondateur de l’association créée en 2017 à Bordeaux a eu l’idée de proposer des places de colos à tarif solidaire pour permettre le départ en vacances des jeunes qui n’y ont pas accès. « L’idée lui ait venu après avoir constaté durant toute sa carrière dans l’animation que des places restaient vacantes dans beaucoup de colos » explique Stella Peschelle, la cheffe de projet de l’association

Une seule plateforme en ligne pour gérer l’offre et les réservations

Le principe est de collecter des places a priori vides ou solidaires auprès d’organisateurs de séjours partenaires. Colosolidaire les appelle les contributeurs dans son jargon et ils sont au nombre d’une trentaine parmi lesquels Aroéven Aquitaine, l'UFCV, ou le CLC. « Il y un engagement fort de la part de nos partenaires qui proposent des places au tarif maximum de 55€ par jour dont ils peuvent réajuster le nombre à la hausse ou à la baisse en fonction de leur taux de remplissage » détaille la jeune employée. Les séjours sont proposés directement par les contributeurs sur la plateforme en ligne de l’association. Et à l’autre bout de la chaîne, les familles peuvent effectuer leurs réservations en quelques clics. « On fait aussi un gros travail d’accompagnement des parents qui n’ont ni Internet ni CB et qui ne savent absolument pas comment fonctionne une colonie de vacances. Parce qu’au-delà du frein financier, il y a toute la question de la confiance : laisser partir ses enfants dans un cadre non connu n’est pas simple et les familles ont besoin de savoir qu’il y a des professionnels bienveillants derrière ».

Un seul critère : le quotient familial

Pour s’inscrire à des séjours du catalogue de l'association bordelaise, la famille doit présenter un quotient familial inférieur à 1000€. Celui-ci est calculé en fonction des revenus du foyer et du nombre d’enfants à charge. En moyenne une colo coûte entre 600 et 800€ la semaine selon les activités. Avec Colosolidaire, le prix est plafonné à 385€ la semaine. Ce qui reste un coût important voir inaccessible pour beaucoup de parents. Alors l’association s’appuie sur des leviers financiers supplémentaires comme la Mutuelle Sociale Agricole ou la CAF pour pouvoir abaisser encore la note pour les familles. « On a beaucoup de chance car on est dans un pays où il existe beaucoup de systèmes d’aides. Beaucoup de CAF notamment contribuent au départ en vacances des jeunes. Colosolidaire se fait alors agréer par la CAF dont dépend la famille qui souhaite faire partir ses enfants en colo et l’aide est directement déduite sur la facture » se réjouit la cheffe de projet.

1001 fous-rires, un système de mécénat

Cette année, l’association lance l’opération 1001 fous-rires. Derrière ce nom de code forcément fédérateur s’articule une collecte de dons auprès de mécènes privés et de collectivités publiques. La constitution de ce fonds de solidarité doit permettre d’attribuer des bourses d’aide de 200€ par enfant pour toutes les familles qui ne peuvent bénéficier d’aucune aide de la CAF ou de la MSA ni de leur département ni même de leur comité d’entreprise. « Ce dispositif nous permet d’affirmer que toutes les familles qui font partir leurs enfants avec Colosolidaire profite d’une aide » revendique Stella Peschelle. « En 2021, on a collecté 100 séjours pour 800 places. La première année, on a fait 50 départs, la deuxième et la troisième 150 (à cause du COVID) et cette année on est à 300. On a entre 60 et 70% de premiers départs ».

Les séjours vont de 5 jours à 21 jours mais la majorité des colos réservées a une durée de 10 à 12 jours avec des enfants de 8-12 ans comme cible privilégiée.
Aujourd’hui l’essentiel de l’activité de Colosolidaire se situe en Nouvelle Aquitaine car elle a été créée dans la région mais à moyen terme et long terme, l’association a pour ambition de dupliquer le projet à l’échelle nationale en allant le développer sur de nouvelles régions comme l’Île de France et Auvergne-Rhône-Alpes.