Ecologie : le Morbihan inaugure la première "réserve de vagues" française

Saviez-vous qu'il était important de protéger les vagues ? Et oui, elles sont aussi en danger ! C'est pourquoi Saint-Pierre-Quiberon, dans le Morbihan, a décidé de créer la première « réserve de vagues ».
  • On sait toutes et tous plus ou moins ce qu'est une « réserve naturelle » : une zone marine ou terrestre protégée de toute intervention humaine. En général, elles sont créées pour permettre à la faune et la flore de s'épanouir tranquillement. En France, dans la commune de Saint-Pierre-Quiberon, une aire protégée d'un nouveau genre va voir le jour : une réserve de vagues. 

    Un patrimoine unique et une ressource naturelle

    Dans le Morbihan, en Bretagne, la commune de Saint-Pierre-Quiberon a décidé en février 2022 de reconnaître les vagues de la côte sauvage comme « un patrimoine unique et une ressource naturelle, sportive, socio-économique et culturelle ». Elles seront donc désormais protégées. Il faut dire qu'entre Port Bara et la pointe du Percho, surfeurs et promeneurs se régalent de la houle bretonne, qui offre des sensations et un spectacle sensationnelles.

     


    « Si les vagues font partie intégrante du paysage marin, leur valeur dépasse la seule considération esthétique. Elles fournissent de nombreux services pour la nature, mais aussi pour les humains », notaient en 2020 Grégoire Touron-Gardic, Erwan Simon et Frédéric Habasque, co-fondateurs de l’association France Hydrodiversité qui a milité pour la création de cette réserve. 

    Les vagues, plus que des simples mouvements d'eau ? Erwan Simon, surfeur, en est persuadé. « En France, on a la deuxième plus grande aire maritime au monde, je trouvais anormal qu'il n'y ait pas de réserve de vagues pour promouvoir et valoriser l'hydrodiversité », déclare-t-il à France Info.

    Les vagues, sources de richesses multiples

    Le Breton est formel : certaines vagues disparaissent pour toujours, notamment « suite à des enrochements, à la construction de ports, de digues ou encore s'il y a eu du sable qui a été pompé par endroits ». Par exemple, en 2003, la vague de Mundaka, au Pays basque espagnol, considérée comme l'une des meilleures au monde, avait disparu à cause d’une opération de dragage de sable.

    Et justement, protéger les vagues c'est aussi protéger l'environnement qui les entoure. Pour la maire de Quiberon, Stépagnie Doyen, l'intérêt est aussi économique. Les visiteurs qui viennent profiter du spectacle qu'offre les vagues remarquables de la presqu'île « consomment sur le territoire, participent à notre vie économique, culturelle et touristique ».

     


    Cette « réserve de vagues » est une première nationale, mais l'association espère bien exporter son projet. Selon Le Parisien, d'autres territoires seraient déjà intéressés, par exemple Tahiti. Ailleurs dans le monde, la coalition Save the Waves (STW) s’est donnée depuis 2009 la mission de protéger les écosystèmes chers aux surfeurs et surfeuses. Grâce à son programme, douze réserves de surf ont été créées en 2022 à travers le monde, aux États-Unis, en Australie, au Portugal ou encore au Costa Rica. 

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