Des bijoux écoresponsables : le rêve des écologistes amoureuses des pierres précieuses

Les diamants sont éternels... et écoresponsables, désormais. En s’associant avec un joaillier pour créer la maison Jana Rose, Cécile Da Rocha qui est sensible aux belles choses et soucieuse de l’environnement, s’est promis de produire des bijoux écologiques à partir de diamants de laboratoire.
  • Ils se disent joyeusement responsables. Tout est venu de l’envie commune de Cécile Da Rocha, une entrepreneuse francilienne et Dimitri Juvet, bijoutier de père en fils depuis quatre générations en Haute-Savoie de proposer une joaillerie respectueuse de la planète. « Plutôt que d’adapter le modèle de la bijouterie de luxe traditionnelle, on s’est posé la question de savoir comment construire un modèle vertueux tout de suite » explique la co-fondatrice de Jana Rose.

    La réponse s’est imposée rapidement. Tout d’abord, la marque ne travaille qu’avec des diamants synthétiques. Pour se faire une idée, l’empreinte carbone des cailloux brillants conçus en laboratoire se situe entre 20 et 50g de CO2 par carat contre 160 kg à 1 tonne de CO2 pour les pierres naturelles. Cécile Da Rocha enfonce le clou : « Extraire 1 carat dans la nature, c’est déplacer 250 tonnes de minerais » !

    Ensuite, elle se fournit auprès de Diam Concept, le premier producteur français de diamants de synthèse. « Alix Gicquel, sa créatrice, travaille sur le sujet depuis 30 ans et elle est la seule à faire ça en France » avance Cécile Da Rocha. Quant au métal jaune, c’est, soit de l’or recyclé soit il est certifié Fairmined. « C’est un label qui atteste que l’or provient de mines à taille humaine, artisanales. Et il s’assure que l’exploitation des gisements aurifères ait un impact positif sur le développement social des populations de la région » précise-t-elle.

    Dans le business model, les bijoux sont designés dans l’ Hexagone et majoritairement produits en France. « On travaille en slow conception. C’est-à-dire qu’on fabrique à la demande pour éviter la surproduction » détaille la patronne de Jana Rose.

    « À la fabrication, le diamant synthétique est 30 à 40% moins cher. »

    Le résultat, ce sont des bijoux de luxe écoresponsables qui ressemblent en tous points aux autres. « Créer un diamant de joaillerie en laboratoire demande énormément de travail parce qu’il faut que la qualité soit au rendez-vous. Après sa fabrication, il est taillé par l’homme. C’est ce qui lui donne toute sa valeur. Des diamantaires indépendants vont certifier sa pureté, sa couleur, sa taille et son poids » poursuit-elle. Bien évidemment, ce processus 100% écoresponsable a un coût. « Si, à la fabrication, le diamant synthétique est 30 à 40% moins cher, l’or recyclé est évidemment plus cher et produire en France coûte aussi plus cher » concède la patronne de la maison.

    Qu’à cela ne tienne : Jana Rose cible les femmes millenials CSP+, ouvertes à la technologie, l’innovation, sensibles à l’écologie et surtout avec un bon pouvoir d’achat. « La bonne surprise, c’est que des femmes plus âgées s’intéressent aussi à nos bijoux » sourit Cécile Da Rocha.

    Des essayages virtuels en 3D des bijoux bientôt disponibles

    La marque regorge d’envies et d’idées. Elle travaille à la mise en place d’une plateforme 3D digital pour permettre à ses clientes de faire des essayages virtuels de ses bijoux. « Enfin, l’ouverture d’un atelier boutique à Paris ou à Versailles serait l’aboutissement de ce lancement » annonce fièrement Cécile Da Rocha.

    La concurrence est faible, selon elle, même si de grandes marques commencent sérieusement à s’intéresser à la joaillerie éthique. Certaines testent l’appétence de leurs clientes avec des collections à partir de diamants de synthèse comme Courbet place Vendôme. Installée à deux pas, la bijouterie JEM, quant à elle, a été la première maison française à s’engager dans la filière fairmined et elle est passée au diamant de synthèse il y a presque trois ans. Qu’importe pour Jana Rose qui garde le cap : devenir une référence de la joaillerie responsable !

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