Des livres d’occasion pour soutenir la planète, c’est possible

Face aux géants comme Amazon, un petit poucet français tente de remettre la vente de livres d’occasions à la mode grâce au web. Ce bouquiniste 2.0, c’est RecycLivre, un projet à la fois écologique et solidaire qui répond parfaitement aux objectifs de développement durable de l’ONU.

La fabrication d’un livre neuf nécessite en moyenne 305 litres d’eau et génère 1,3 kg de CO2. Chaque année, ce sont des dizaines de milliers de titres qui sont mis sur le marché par les éditeurs en librairie ou sur les plateformes de vente en ligne. 

L’industrie du livre est évidemment loin d’être la plus polluante. Elle est d’ailleurs plutôt bien structurée sur ce point avec une mise au rebut bien organisée. Une étude de l’institut Gfk réalisée en 2019 révèle ainsi que ce sont chaque année plus de 50 000 tonnes de livres invendus sont renvoyés aux éditeurs pour être recyclés. 

Mais avons-nous toujours besoin d’acheter des livres neufs ? Au delà des achats cadeaux, la plupart du temps, un livre d’occasion en parfait état suffit largement à la majorité des français. Et c’est dans cette logique que s’inscrit l’entreprise RecycLivre depuis plus de 10 ans maintenant. 

« En 2015, l’entreprise a sauvé l’équivalent de 34.000 arbres, 1300 millions de litres d’eau, 1,940 tonne de CO2 en faisant circuler des livres d’occasion. »

3 000 commandes par jour pour cette librairie responsable

Cela paraît fou, mais cette librairie éco-responsable existe depuis 2008. Fondée à une époque où seuls de rares initiés s’intéressaient à l’économie circulaire. Aujourd’hui, elle s’inscrit comme concurrent sérieux vis à vis des géants Amazon ou la Fnac. “La fabrication d’un livre neuf nécessite 305 litres d’eau et génère 1,3 kg de CO2. D’après le bilan carbone calculé par RecycLivre en 2015, l’entreprise a sauvé l’équivalent de 34.000 arbres, 1300 millions de litres d’eau, 1,940 tonne de CO2 en faisant circuler des livres d’occasion” précisent les fondateurs de cette startup. 

En 2019, elle a vendu presque 1 million de livres sur sa plateforme, soit presque 3 000 commandes par jour. Un chiffre qui donne le vertige pour une entreprise de l’économie sociale et solidaire. La preuve, aussi, que des modèles alternatifs peuvent devenir de véritables success stories. 

RecycLivre c’est donc un site Internet qui permet d’acheter des livres d’occasion, moins chers que les titres neufs. Mais surtout, c’est une entreprise qui utilise une partie de cet argent pour financer indirectement des initiatives solidaires.

Pour cela, elle collecte les ouvrages auprès des particuliers et des collectivités. On a en effet tous des livres qui prennent la poussière chez nous, alors pourquoi ne pas leur donner une seconde vie ? En 2019, RecycLivre a ainsi récupéré près de 3 millions de livres auprès des particuliers dans les 7 plus grandes villes françaises. Une solution hyper simple puisque la collecte des livres est gratuite et se fait directement chez nous. 

Elle se charge ensuite de trier et référencer les ouvrages. La majorité est mise en vente ou donnée à des associations, et les titres obsolètes ou endommagés sont ensuite recyclés en pâte à papier. Au total, cette librairie en ligne d’occasion comptabilise plus de 700 000 références. De quoi y trouver son compte.

« RecycLivre reverse chaque année 10 % des revenus nets de la revente de ses livres à des associations de lutte contre l’illettrisme. »

Un modèle solidaire pour aider les plus démunis 

L’accès à l’éducation et à l’apprentissage, qui constitue le 4ème Objectif de Développement Durable établi par l’ONU est au coeur de cette démarche, et RecycLivre reverse ainsi chaque année 10 % des revenus nets de la revente de ses livres à des associations de lutte contre l’illettrisme. Elle donne également 1% de son chiffre d’affaires à l’association 1 % pour la Planète, dont le rôle est de mener des actions solidaires en Afrique. 

L’entreprise est également en partenariat avec l’association Lire et Faire. Depuis 2015, ce sont près de 200 000 euros que l’entreprise leur a reversé pour, entre autre, former leurs 18 000 bénévoles qui interviennent dans des crèches et des écoles pour lire des histoires aux enfants.

Donner nos livres, acheter seconde main, ça sert donc aussi à soutenir ces programmes d’aides aux plus démunis.

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