2020 M12 11
Avec 120 000 hectares de surface aménagée pour la pratique des sports de montagne, la France possède sans aucun doute l’un des plus vaste domaine du monde. Et pour le préserver, l’association Domaines Skiables de France qui regroupe 238 professionnels du secteur vient de s’engager vers un objectif Zéro émission de CO2 sur les pistes de ski à l’horizon 2037.
“Selon les enquêtes de satisfaction réalisées l'hiver dernier sur une quarantaine de domaines, plus d'un tiers des skieurs se dit intéressé par le respect de l'environnement dans les stations" précise Alexandre Maulin, le président de DSF.
Les domaines skiables français dévoilent leur feuille de route de 16 éco-engagements pour préserver la #montagne avec des mesures en matière d’émissions de #GES, de gestion de l’eau, de protection de la biodiversité et des paysages #environnement #transition
— Domaines Skiables (@DSkiables) October 2, 2020
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Des dameuses à hydrogène pour des pistes plus vertes ?
Les domaines de ski et les opérateurs de remontées mécaniques ont donc planché sur des mesures pour des pistes plus vertes. Avec un constat implacable : 94% des émissions de CO2 d’une station provient des dameuses.
Pas question pour autant de se passer de ces machines, d’autant que la neige damée fonds moins vite. En revanche, les constructeurs et professionnels du ski regardent vers l’hydrogène. Une technologie parfaite pour décarboner les transports, en particulier les transports lourds. Et ce qui tombe bien, c’est que produire de l’hydrogène vert demande essentiellement du soleil et de l’eau… ce qui reste abondant en Montagne.
À l’avenir, les stations de ski pourraient donc monter des partenariats pour produire l’hydrogène vert nécessaire au fonctionnement de leurs dameuses, et réduire ainsi considérablement leurs émissions de CO2.
Pour le moment, la technologie n’est pas encore prête, ni les infrastructures. Mais les stations françaises n’en resteront pas là. Dans l’intervalle, elles ont pris l’objectif, d’ici 3 ans, de réaliser intégralement leur bilan carbone afin de mieux visualiser les postes à améliorer.
Protéger la ressource en eau
Outre les dameuses, les 6% restants sont en majorité liés aux remontées mécaniques, qu’il est possible, par exemple, de ne pas faire tourner à pleine vitesse afin de consommer moins.
Les professionnels de la glisse le savent bien : la neige n’est pas toujours aussi abondante qu’autrefois, et le phénomène risque de s’amplifier. Depuis longtemps, la neige artificielle est une solution toute trouvée… mais monter de l’eau en camion, de la vallée jusqu’à la station, pour la transformer en neige est une hérésie écologique.
Depuis quelques années, certaines stations ont créé des réserves d'eau destinées à la production de neige de culture, qu’on appelle des retenues d’altitude. Elles sont destinées à capter l’eau lors de la fonte des neige après la saison de ski, et de pouvoir puiser dedans à partir de Novembre. “En cas de sécheresse estivale, ces retenues d'altitude sont à la disposition des agriculteurs pour abreuver les troupeaux en pâture” précise d’ailleurs l’association DSF, qui souhaite multiplier la création de ces retenues d’altitude afin de préserver les ressources en eau.
Préserver la biodiversité
La charte environnementale des domaines skiables comprend aussi des actions pour préserver la biodiversité. Les stations de ski signataires s’engagent notamment à faire dans les 5 ans l’inventaire des espèces sur leur territoire et de mettre en oeuvre des actions pour protéger les animaux.
Idem pour la végétalisation des stations, notamment après travaux (création de pistes ou de remontées mécaniques). L’idée ici est de lutter contre l’érosion et de préserver la faune et la flore des montagnes.