entraide entre voisin

Du Chili à l’Île-de-France, elle aide les habitants des quartiers à mieux s'organiser

Aider les habitants des quartiers populaires à se mobiliser et s’entraider, c’est le quotidien d’Anne Charpy depuis 25 ans, à travers des expériences qui l’ont amené du Chili à la banlieue parisienne en passant par Marseille et la banlieue lyonnaise.
  • Après des études à l’Essec et Sciences-Po Paris, Anne Charpy part travailler quelques années à l’étranger et notamment au Chili, où elle participe à créer un syndicat de micro-entrepreneurs afin de booster l’économie locale. C’est là-bas qu’elle découvre, surtout dans les quartiers pauvres du Chili, la manière dont certains habitants s’organisent afin de créer des boucles d’entraide qui permettent de dynamiser les quartiers. 

    Fort de ce constat, elle revient en France avec l’objectif de travailler sur l’inclusion et l’essor des quartiers prioritaires, ce qui aboutira, en 2010, à la création de l’association VoisinMalin. Présente aujourd’hui dans 18 villes, l’association a rencontré et apporté son soutien à près de 73 000 familles depuis sa création. 

    habitants d'un quartier

    Des habitants recrutés et formés pour aider leurs voisins

    La méthode d’Anne Charpy, inspirée de son voyage au Chili, c’est de recruter et de former en CDI des habitants de chaque quartier dont la mission consiste ensuite à faire du porte-à-porte auprès de leurs voisins afin de les aider à prendre connaissance de leurs droits et de créer des boucles d’entraide au niveau local, en partenariat avec les services municipaux, mais aussi les bailleurs et les entreprises du coin. 

    Ce sont eux, les voisins malins, qui viennent ainsi écouter et accompagner leurs proches sur des services et droits qui les concernent mais qu’ils n’utilisent pas par manque d’information, par sentiment de non-légitimité ou de méfiance envers les institutions. 

    Une entrée pour relancer une dynamique positive dans ces quartiers en s’appuyant sur les habitants qui apportent une valeur ajoutée par rapport à d’autres initiatives : la notion de confiance

    voisins qui discutent

    Instaurer la confiance pour dynamiser les quartiers

    Les voisins malins, issus des quartiers, sont ainsi des médiateurs connus de leurs proches qui peuvent facilement instaurer un lien de confiance avec les habitants. Ils connaissent ainsi le quartier, ses spécificités, ses coutumes, mais aussi les difficultés et, enfin, ils connaissent et sont connus des habitants. 

    Et cela donne des résultats concluants. À Lille, par exemple, une résidence entière a pu bénéficier d’un service d’éradication des cafards après que les membres de l’association soient venus faire de la sensibilisation sur le sujet. Dans l'Essonne, l’association à mobiliser les habitants pour qu’ils s’organisent et votent des travaux de copropriétés qui étaient urgents. À Marseille, l’association sensibilise aussi les habitants sur les services locaux dont ils peuvent bénéficier, comme les dépistages des cancers, les services d'accompagnement des personnes âgés ou le tri des déchets. 

    Aujourd’hui, cette méthode, qui s’appuie sur les habitants des quartiers, est en train de faire des émules et de se développer sur tout le territoire. Une pratique complémentaire avec le travail d’autres acteurs de l’inclusion sociale qui met l’accent sur la nécessité de créer du lien et du dialogue pour résoudre les situations compliquées.

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