En 2022, il y a aussi des bonnes nouvelles pour l'environnement

Dans le contexte socio-politique du moment, personne ne dirait non à quelques « good vibes ». Du coup, voici sept avancées dont on peut se réjouir en 2022 pour la planète.
  • Toute personne qui a lu le deuxième volet du 6e rapport du GIEC sait que l’heure est grave. À +2 degrés, les conséquences sur notre planète sont réelles. Et chaque dixième de degré en plus évité compte. Chaque geste compte. Et justement, dans cet océan médiatique de mauvaises nouvelles, il y a de belles avancées en matière d'environnement… En voici sept, pour alimenter un peu l’espoir. 

    1. Une personne référente chargée du « bien-être animal » dans certains élevages.

    Depuis le 1er janvier dernier, « tous les élevages d'animaux domestiques (animaux de rente, de compagnie, équidés) et d'animaux sauvages apprivoisés ou tenus en captivité devront désigner un référent en charge du bien-être animal », a annoncé le ministère de l'Agriculture

    Une obligation qui ne s'applique pour l'instant qu'aux élevages de volailles et de porcs dans lesquels de nombreux cas de maltraitance animale ont été révélés, par l'association L214 notamment. Les éleveurs et éleveuses, ou leur référent.e, ont jusqu'au mois de juillet pour entamer leur formation. 

    2. Des trains, toujours plus de trains !

    Côté mobilité, on a deux bonnes nouvelles pour vous. Déjà, les trains de nuit font leur grand retour. Pourquoi c'est cool ? Parce que le train est le moyen de transport le moins polluant à ce jour. Il émet jusqu’à 50 fois moins de CO2 que la voiture et 80 fois moins que l’avion. Alors (re)lancer des lignes de trains nocturnes, pour les longs trajets, c'est un petit coup de pouce apprécié pour la planète.

    Longtemps considérés comme trop chers à l'entretien, des lignes comme Paris-Nice ou Paris-Lourdes avaient déjà repris du service en 2021. La prochaine réouverture, prévue l'année prochaine, devrait concerner la ligne Paris-Aurillac. On doit cette initiative à Jean-Baptiste Djebbari, ministre des Transports. Il espère voir une dizaine de lignes nationales (re)mises en service d'ici à 2030. 

    L'autre bonne nouvelle ferroviaire, c'est que les trains à hydrogènes débarquent sur les rails français. Depuis longtemps, la majorité des trains de transports de passagers fonctionne à l'électricité. Mais les trains de transports de marchandises, pour beaucoup, marchent encore au diesel. 

    « Dès le début de l’année prochaine, on va arrêter le fonctionnement. On va passer commande à l’été, ce sera probablement des prototypes Alstom et on aura ces prototypes, j'espère début 2022 en France. (Guillaume Pepy) »

    En septembre 2021, les premiers tests pour des trains régionaux à hydrogène étaient lancés à Valenciennes. Et en début d'année, des régions ont passé commande de trains bi-mode (qui fonctionnent à électricité et à l'hydrogène) pour remplacer leurs TER. L'avantage des locomotives à hydrogène ? Elles n'émettent pas de gaz à effet de serre, seulement de la vapeur d'eau et de l'eau condensée.
     

    3. Les pubs climato-sceptiques sur Google et YouTube, c'est fini.

    D'un côté, il y a les éco-anxieux (et on les comprend), de l'autre les climato-sceptiques… En 2019, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour PrimesEnergie.fr, environ 36 % des Français.es de 18-24 ans ne croyaient pas au réchauffement climatique. Il faut dire que cette génération, très présente sur le net, fait quotidiennement face à un flot de désinformations. 

    C'est pour lutter contre ce phénomène qu'en octobre 2021, deux géants du numérique ont décidé d'agir. Désormais, les publicités qui contredisent « le consensus scientifique bien établi sur l'existence et les causes du changement climatique » seront interdites sur Google. Même tarif sur YouTube pour les vidéos défendant le climato-scepticisme : elles ne pourront plus contenir de pubs. 

    « La décision importante de Google de démonétiser la désinformation climatique pourrait inverser le cours de l'économie du climatoscepticisme. »

    Voici ce qu'on pouvait lire sur le compte Twitter de l'ONG Avaaz, le 07 octobre 2021. 
     

    En 2019 déjà, des membres du mouvement international de désobéissance civile Extinction Rebellion manifestaient devant les locaux de YouTube, à Londres  © AFP / Paul ELLIS

    4. Bientôt des crèmes UV sans danger pour les coraux ? 

    C'est en tout cas ce que laisse penser la découverte d'un jeune scientifique en décembre dernier. Michał Styczyński, doctorant en biologie à l’Université de Varsovie, a peut-être trouvé le moyen de fabriquer des filtres UV sans oxybenzone. Ce filtre solaire organique présent dans nos crèmes solaires est très néfaste pour les coraux.

    Photo : Mer Rouge

    Selon cet article scientifique publié en 2015, près de 14 000 tonnes de crème solaire finissent chaque année dans les mers et océans. Certains de leurs composants, toxiques, sont ensuite absorbés par les coraux.

    D'ailleurs, des pays comme la Thaïlande, le Japon ou l'archipel d'Hawaï aux USA ont interdit l'usage des crèmes potentiellement toxiques pour les récifs coralliens. La substance découverte par le scientifique polonais, produite et utilisée comme anti-UV naturel par certaines bactéries d'Antarctique, pourrait être une solution. 

    5. Des espèces (autrefois) menacées.

    Et oui, il arrive que l'effort collectif permette à des animaux de quitter la liste des espèces menacées d’extinction. Ou tout simplement d'aider à leur sauvegarde. C'est le cas du panda géant, l'adorable emblème de la Chine. Le niveau d’alerte quant à la survie de l’espèce a été abaissé à « vulnérable » par le gouvernement chinois. En 30 ans, leur population sauvage a presque doublé. Un petit pas pour le panda… Mais un grand pas pour la biodiversité !

    Autre espèce qui fait (joyeusement) parler d'elle : le gorille des Plaines de l'Ouest. En juin dernier, un gorillon est né à l'état sauvage dans le parc national des plateaux Batéké, au Gabon. Sa particularité ? Ses parents sont tous les deux nés en captivité ; sa mère au ZooParc de Beauval (Loir-et-Cher), son père dans la Réserve animalière de Port Lympne au Royaume-Uni (Kent). Ils avaient tous les deux été introduits dans le parc en 2009 et 2013. C'est la première fois au monde qu'un couple de gorilles captifs donne naissance à un petit dans leur milieu naturel. Une très bonne nouvelle pour cette espèce en voie critique d'extinction.  

    6. Les pesticides interdits dans les lieux de vie communs.

    Nouvelle avancée vers des espaces verts moins pollués : les produits phytosanitaires avaient déjà été bannis des forêts et des lieux de promenade collectifs en 2017. Deux ans plus tard, ils étaient interdits à l'usage non professionnel dans les jardins privés. À partir de juillet, ils seront interdits dans tous les lieux de vie communs de France. De quoi prendre de véritables bouffées d’air frais.

    Les jardins du Luxembourg, à Paris

    7. Vers une interdiction totale du plastique à usage unique.

    La loi anti-gaspillage pour une économie circulaire prévoit, d'ici à 2040, la fin de la mise sur le marché de produits à usage unique en plastique. 2022 marque une nouvelle étape vers cet objectif avec :

    - la fin de la production d'emballages ou de sacs fabriqués à partir de plastique oxo-dégradable (faits à base de pétrole). 
    - la fin de la vente de fruits et légumes frais sous conditionnement plastique (en dessous de 1,5 kg) sauf pour certains produits listés par le décret n° 2021-1318 du 8 octobre 2021.
    - la fin de la mise sur le marché de sachets de thé et de tisane en plastique non biodégradable.

    Un sondage de l'institut Elabe, mené en France en 2021, révélait que 76 % des répondants ont conscience de l'importance de passer à un mode de vie plus sobre pour préserver l'environnement. Les enjeux climatiques sont élevés et les avancées nombreuses… mais loin d'être suffisantes. Reste à espérer que le ou la future président.e de la République fasse de l'écologie l'une des priorités de son quinquennat.
     

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