En Afrique, une grande muraille verte pour lutter contre l'avancée du désert

Pour stopper l'expansion du désert du Sahara, un énorme projet baptisé "grande muraille verte" a été initié en 2008 en Afrique. Il vise à planter des millions d'arbres sur une gigantesque bande qui traverse l’Afrique d’Ouest en Est, du Sénégal à Djibouti.
  • Le désert du Sahara est en progression constante sur le continent africain où il s'étend chaque année davantage vers le Sud. C'est particulièrement au Sahel que la situation est la plus délicate. Dans cette région, les périodes de précipitations ne durent plus que quatre mois dans l’année et l’avancée du désert prolonge les périodes de sécheresse, mettant en péril les cultures qui servent à nourrir les populations et les animaux.

    Ainsi, non seulement les habitants sont menacés d’un point de vue alimentaire par l’appauvrissement des récoltes, mais également par la chute de l’économie car l’agriculture et l’élevage représentent la majorité des activités économiques de la région. Aussi, pour tenter de stopper l'avancée du désert, une vingtaine de pays africains se sont lancés dans un projet de "Grande muraille verte".

    « La Grande Muraille verte, c'est 100 millions d'hectares végétalisés, répartis sur une bande longue de 7 000km et large de 15km, qui traversera 20 pays du Sénégal à Djibouti. »

    Une barrière d’arbres pour faire face au désert

    Ce projet a été initié en 2007 par l’Union africaine : La Grande Muraille Verte consiste à planter une bande d’arbres du Sénégal à Djibouti, c’est-à-dire une plantation de 7 000km de long et 15km de large qui traverse l’Afrique de l’Ouest à l’Est. À terme, ce sont 100 millions d’hectares de terres dégradées qui devraient être restaurées d’ici 2030.

    Chaque pays que la muraille traverse a choisi des espèces d’arbres en fonction de leurs capacités d’adaptation aux terres et à l’environnement local, ainsi qu’aux besoins des populations. Car l'idée, c'est aussi que ces arbres puissent s’avérer des sources d’économie pour les communautés locales, particulièrement sur le marché de l’agroalimentaire où les fruits des espèces de la Grande Muraille ont du succès.

    En plus de freiner la désertification de la région, ce reboisement permettra l’absorption de 250 millions de tonnes de C02 et la création de 10 millions d’emplois. Une opportunité écologique et économique à la fois. 

    Des freins à la plantation

    Aujourd’hui, la barrière verte en est à 4% de sa couverture, soit 4 millions d’hectares reboisés, pour un objectif de 100 millions d’hectares d’ici 2030. Un maigre constat donc, près de 15 ans après son commencement. Mais pourquoi l’exploitation en est-elle à ce stade ? 

    Ce ralentissement se traduit notamment par la difficulté à faire tenir les plantations à cause du manque d’eau. Si sur certaines parcelles, la reforestation est un succès, sur d’autres il reste encore des améliorations en matière d'irrigation. Des dispositifs sont alors agencés de manière à faire parvenir l’eau nécessaire au développement des espèces. Celles-ci ont également besoin d’être accompagnées, parfois sur plusieurs années, pour qu’elles puissent ensuite s’épanouir en autonomie en trouvant l’eau d’elles-mêmes et en étant assez grandes pour ne pas être dérangées par le bétail. 

    La situation géopolitique et financière de certains pays représente aussi un frein au développement de ce projet. Enfin, dans certaines zones de reboisement de la Grande Muraille, les terres ne sont pas adéquates pour l’exploitation forestière. Il est alors nécessaire de mettre en place d’autres usages de culture, comme le pâturage, par exemple. 

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