2021 M02 16
Personne n’a oublié ces photos et ces vidéos d’animaux reprenant leurs droits dans les rues des villes du monde entier, étonnés de la soudaine disparition des êtres humains, lors du premier confinement de mars 2020. Comment ne pas trouver dans l’expression de cette poésie la preuve que l’activité humaine, aussi appelée anthropocène, est néfaste à l’épanouissement de la nature ? En 40 ans, notre planète a en effet perdu 60 % de sa population d’animaux sauvages.
Cette prise de conscience de la nécessité d’une cohabitation réussie sera l’un des défis de notre futur post-Covid. "Concilier protection de la nature et activités humaines, c’est justement le projet des Réserves de Biosphères de l’Unesco", expliquent les aventuriers d’Energy Observer. En Suède, l’archipel de Blekinge, auquel ils ont consacré une vidéo complète, essaie de concilier tourisme conscient, activités responsables et présence ancestrale d’écosystèmes en péril, en impliquant habitants, entreprises locales et touristes.
"La création de l’ARK 56, un circuit touristique durable, à pied, en kayak ou bateau, permet par exemple d’y découvrir une nature protégée." On y consomme aussi en circuit court, on y limite la pêche et on y porte une attention toute particulière aux déchets laissés sur le site, équipes de nettoyage à l’affût. Toutes ces restrictions, impressionnantes de prime abord, en font un havre de paix où l’eau est pure, la nature sereine et la cohabitation idyllique.
Des effets concrets sur la préservation de la biodiversité
La communauté scientifique nous prévient depuis les années 70 : l’Homme sera à l’origine de la sixième extinction de masse. C’est pourquoi l’Unesco tente d’apporter une solution à cette situation, à travers son programme Man & Biosphere. La réserve de biosphère de Blekinge n’est donc pas une jolie appellation sans conséquences, elle teste une "approche interdisciplinaire afin de comprendre et de gérer les changements et les interactions entre systèmes sociaux et écologiques". Nous sommes tous responsables et nous avons des solutions en main.
Plus qu’une simple réserve naturelle parfois sans effets concrets (comme c’est souvent le cas en France avec les Parcs naturels régionaux, qui n’ont qu’un but incitatif), il s’agit ici de faire cohabiter sur le long terme l’Homme et la biodiversité locale.
Aux Pays-Bas, une réserve pour oiseaux encore plus stricte
Avec un pays dont la majorité des terres se trouve au-dessous du niveau de la mer, il n’est pas facile de créer des archipels dédiés à la biodiversité. Le refuge artificiel de Marker Wadden aux Pays-Bas, ensemble de réserves naturelles composées d’îlots, vasières et marais, montre comment l’Homme peut se réconcilier avec la nature, en employant notamment d’ingénieuses techniques. Sis dans la région du Markermeer, sa première île a été inaugurée en 2016.
Le projet se situe dans un lac d'eau douce, ce qui le protège des marées destructrices. Les réserves, d’une superficie de 10 000 hectares, sont devenues depuis leur création un havre de paix pour les oiseaux, qui s’y reposent et y nichent.
Seule une île sur les cinq (littéralement sorties de terre en accumulant des couches de boue, de sable et de limon, après avoir creusé des tranchées où circule l’eau en contrebas) est visitable par les ornithologues en herbe. Un régal pour tous les amoureux de la nature, qui gardent tout de même une distance respectueuse pour que les oiseaux s’épanouissent.
Premier ambassadeur français des Objectifs de Développement Durable de l’ONU, la mission Energy Observer sensibilise aux solutions innovantes avec son bien-nommé projet "Solutions". Mais Energy Observer, c’est avant tout le nom du premier navire autonome en énergie, à la fois plaidoyer et laboratoire de la transition écologique. Toutes les informations sur le projet sont à découvrir ici.