Lave-ling réparateur (c) Murfy

Avec cette nouvelle loi, l'Etat vous paie pour faire réparer vos appareils

Une nouvelle loi est entrée en application et vous permet d’empocher une prime si vous faites réparer un appareil électroménager ou informatique au lieu d’en racheter un. Qui c'est qui vous dit merci ? C’est la déchetterie.
  • Le lave-vaisselle qui rend une vaisselle sale, le micro-onde qui fait un bruit bizarre, l’aspirateur qui nettoie moins que vous avec une paille, le lave-linge qui fuit… Vous avez pourtant acheté cet appareil il y a 3 ans et vous voilà déjà condamné à le remplacer. Cela vous est déjà arrivé, non ? Et si on ajoute un ordinateur portable ou une imprimante ? Ha, ça y est... Si cela peut vous rassurer, vous n’êtes pas seul.e : les Français jettent environ 23 millions d’appareils électriques... chaque année.

    C’est beaucoup. Trop même, puisque 6 sur 10 sont en fait parfaitement réparables (selon l'ADEME). Alors pour vous motiver, depuis le 15 décembre, l’État vous verse une prime si vous choisissez de passer par un réparateur plutôt que par le local poubelles.

    Soyez payé.e pour ne PAS acheter

    Dans le détail, c’est un fond dédié qui paiera cette prime, créé suite à la loi AGEC (loi anti-gaspillage pour l’économie circulaire) et doté de 410 millions d’euros. Il versera entre 10 et 45 euros selon l’appareil ramené : 10 euros pour les outils de bricolage ou le petit électroménager de cuisine, 25 euros pour la remise en état d’un lave-linge ou lave-vaisselle et 45 euros pour un appareil informatique.

    Cette aide correspond environ à 20 % du montant des réparations. Pour en bénéficier, il faudra passer par un réparateur agréé, détenteur du label QualiRépar.

    Concrètement, vous apportez votre appareil à l’un d’eux ou le faites venir pour un devis. Le réparateur vous dira s’il peut nettoyer la machine pour la faire repartir, changer une pièce ou si le remplacement est conseillé quand la pièce n’existe plus ou coûte trop cher. C’est lui qui se chargera de réclamer la prime au fond suscité.

    Une bonne nouvelle quand on sait qu’1 Français sur 2 voudrait pouvoir réparer son appareil pour agir plus écologiquement. Bonne nouvelle pour eux : la loi anti-gaspillage a d’autres trouvailles dans son sac.

    Marre d’acheter ce qui va se casser ?

    La loi AGEC a aussi créé un indice de réparabilité que les fabricants devront apposer sur leurs appareils. Une note sur 10 qui est une moyenne de 5 caractéristiques (facilité de démontage, disponibilité des pièces détachées dans le temps, accès à une documentation technique…) mais qui sera représentée dans vos magasins par une clé mécanique sur fond de couleur (de rouge à vert).

    Le but de la loi étant de forcer les constructeurs à la transparence et à maintenir les éléments de réparations le plus longtemps dans le temps. En 2024, ce système sera remplacé par un indice de durabilité, encore plus parlant.

    Seul défaut, le nombre de réparateurs agréés encore réduit. Mais compte tenu des 800 demandes déposées en 2022, ils devraient être 1500 en France en 2023 et grandir chaque année. Mais vous pouvez déjà vous tourner vers des sociétés comme les réseaux Envie ou Murfy qui essaiment partout en France.

    Cela reste une belle avancée pour lutter contre l’obsolescence programmée qui pèse doublement dans la pollution mondiale : en obligeant une fabrication de remplacement très énergivore, et en forçant à brûler un objet seulement partiellement endommagé. Un appareil sauvé c’est en moyenne 60 kilos de déchets évités et un coup de pouce donné à la filière du reconditionné. Avec cette nouvelle loi, le durable n’a pas fini de durer.

    Crédits photos : Murfy (c)

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