Kaps, la Koloc’ à projets solidaires pour étudiants serviables

Trouver un logement et pas cher de surcroit, c'est toujours une galère pour les étudiants issus de milieu peu favorisé. Heureusement, aujourd’hui, il existe les Kaps, les Koloc’ à projets solidaires. En échange d’un loyer modéré dans un logement social en colocation, les étudiants bénéficiaires s’engagent à assurer bénévolement des activités dans leur quartier de résidence.
  • Ils s’appellent Maud, Loïs, Axel et Laurie. Ils occupent en colocation des logements sociaux dans le quartier de Bellevue à Nantes. Contre un loyer d’environ 300€ par mois, ils se sont engagés dans des projets solidaires comme entretenir un jardin partagé ou recycler des encombrants. « Exclusivement avec des matériaux de récup’, des vieilles roues de vélo et un tronc d’arbre, on a fait un arbre de lumière. Pour la fête foraine déjantée, on a fabriqué un babyfoot à partir d’un cadre de lit bébé » détaille Maud. Ces étudiants -les kapseurs, dans le jargon- animent aussi le Comptoir des alouettes, une épicerie associative qui propose des produits locaux bio et des invendus récupérés qu’ils distribuent gratuitement.

    Une première année très réussie pour les kapseurs de la Benauge

    Dans le quartier prioritaire de la Benauge à Bordeaux, c’est la première année qu’il y a des Kaps et l’ambiance est sensiblement la même qu’à Nantes. Manon, Jeanne et Roxane partagent un vaste appartement avec trois chambres et un grand salon, loué par le bailleur CDC Habitat. Méritantes et engagées, ces étudiantes (et les autres kapseurs) ont montré leur dynanisme malgré le confinement. Au programme : distribution de café devant le supermarché du quartier, organisation d’ateliers pour confectionner des bracelets brésiliens, ou encore initier des activités dans le jardin partagé de la cité. Des liens se sont alors rapidement tissés avec les familles de la Benauge.

    « Nous croyons en un monde plus égalitaire, plus solidaire et plus ouvert »

    Créer du lien social dans un quartier populaire contre un loyer tout doux, c’est donc le deal de la Kaps - la Koloc’ à projets solidaires - passé avec des étudiants déterminés et volontaires dans les quarante villes de France où des bailleurs sociaux ont adhéré au projet. Aujourd’hui, plus de 600 jeunes vivent dans des Kaps et ils affirment d’une voix quasi-unanime que ce qui leur plait dans ce projet « c’est le mélange entre la colocation et les actions solidaires à faire, être dans une ambiance sympa avec des gens sensibles à l’approche sociale et être dans le partage ». Inspiré d’une initiative belge, ce dispositif tout à fait original a été lancé en France en 2010 par l’Afev, l’association de la fondation étudiante pour la ville. « Nous croyons en un monde plus égalitaire, plus solidaire et plus ouvert. Un monde fraternel dans lequel les jeunes s’engagent sur le terrain pour défendre leurs valeurs au quotidien et construire ensemble une société qui leur ressemble ! » revendique-t-on sur le site de l'association.

    Un bail d’un an contre un projet solidaire de septembre à juin

    Concrètement, l’association propose aux jeunes de 18 à 30 ans de faire rimer loyer modéré avec engagement solidaire. La contrepartie de cette location à un prix très avantageux : consacrer quelques heures par semaine à un projet qui contribue à l’animation et à la création de lien social dans son quartier de résidence. Le bail signé avec deux autres colocataires est d’une durée d'un an, dans un logement social récemment réhabilité où chacun a sa chambre mais partage la salle de bain, la cuisine et le salon. Les logements ne sont pas meublés et il nécessaire de s'engager de septembre à juin pour mettre en place son projet solidaire. 

    Avec le succès de ces Koloc’ à projets solidaires disponibles dans des villes universitaires, les Kaps vont encore se développer dès la rentrée prochaine à Nîmes et à Grenoble notamment.

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