2021 M01 22
Des bâtiments qu’on monte et qu’on démonte comme des Légos en fonction de leurs usages, c’est la nouvelle tendance des architectes pour imaginer les villes de demain. Une technique intelligente qui permet de donner plusieurs vies à un bâtiment, de réduire les coûts des chantiers et de favoriser l’économie circulaire dans le BTP.
En effet, les modules, qui peuvent être des containers ou des blocs, sont généralement conçus de manière standardisée en avance. Il suffit ensuite de les déplacer sur les chantiers puis de les assembler. Un an, cinq ans ou dix ans plus tard, s’il faut faire évoluer le bâtiment, il est alors possible de retirer certains modules où d’en ajouter, et le tour est joué.
La Commande Publique s'engage face aux défis environnementaux #bois #bascarbone
— Agilcare Construction (@agilcare) January 14, 2021
L'@APHP a fait le choix du bon sens avec la Construction Renouvelable
Car aujourd'hui, un investissement immobilier sécurisé et durable, c’est un bâtiment pérenne ET agile !https://t.co/e2zB4yJ3TW pic.twitter.com/bsjVkrFHLe
Réduire la production des déchets dans le BTP
Le secteur du bâtiment, en France, c’est 48 millions de tonnes de déchets par an. Un volume énorme qui en fait le premier secteur d’activité en matière de production de déchets. Grâce aux perspectives de la construction modulaire, nous pourrions réduire considérablement ce volume tout en ayant des chantiers plus rapides.
Chaque élément devient réutilisable et permet donc d’éviter la création de déchets issus de la déconstruction ainsi que la surproduction de matériaux. Le fait de produire les modules en avance permet aussi d'avoir recours plus facilement à des techniques d'écoconception, autant sur l'approvisionnement en matériau (bois ou paille, par exemple) que sur la fabrication des modules.
Cette méthode est également toute indiquée pour la réutilisation des containers maritimes dans un cadre architectural. Ici aussi, le réemploi trouve donc toute sa place.
De l'urgence à la résilience, une révolution pour la construction modulaire
À l’origine, les éléments modulaires préfabriqués en usine ont été imaginés pour répondre à des besoins urgents ou temporaires. On retrouve des préfabriqués sur des chantiers, lors de rénovations de bâtiments ou dans des zones touchées par des catastrophes naturelles, par exemple.
Désormais, ce sont des bâtiments entiers qui sont imaginés et conçus de cette manière afin de répondre aux enjeux environnementaux et faire rentrer le secteur de la construction dans l’ère de l’économie circulaire et de l’économie de la fonctionnalité, où l’usage prime sur la possession.
Dans la ville de Clisson, par exemple, c’est un collège qui a été conçu de cette manière là, avec des modules en ossature bois, pour faire la part belle aux matériaux biosourcés. Mais ça n'est pas tout. Cette méthodologie intéresse particulièrement certains secteurs d'activités, et notamment l'hôtellerie.
Un phénomène qu’on retrouve partout dans le monde
En France, la startup Agilcare, engagée sur ce créneau porteur, vient de livrer 100m² de bureaux pour une association de réinsertion du Val-d’Oise, qui ont été conçus pour être déplacés et transformés en logements d’ici trois ans. Elle travaille également avec l’AP-HP, à Paris, pour la construction de bureaux qui pourraient être ensuite intégrés à des hôpitaux.
À New-York, la construction modulaire a également le vent en poupe, notamment dans l’hôtellerie, à l’image du récent AC hôtel Nomad Marriott, un tout nouvel hôtel de 168 chambres développé sur cinq étages grâce à cette technique. Mais les champions du monde de la construction modulaire sont Chinois, avec, on s’en souvient, la construction en Février 2020 de deux hôpitaux à Wuhan en l’espace de seulement dix jours.