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De l’extérieur, on dirait une maison en bois, genre cabane au Canada. Mais de l’intérieur, on réalise rapidement que c’est une maison en carton. Mais un carton très spécial, recyclé : l’IPAC. Cocorico, c’est un matériau français breveté à l’international, solidaire de surcroît. Il est produit à Nantes par des travailleurs en situation de handicap. « Ce carton durable et socialement responsable est compressé et recouvert d’un film plastique recyclé lui aussi qui le rend résistant au feu, à l’eau et au vent. C’est un isolant porteur, uniquement à l’usage de la construction. On peut même en faire des immeubles de 3 étages » explique Benjamin Bajal, le jeune patron de Ma petite maison verte.
Des constructions qui préservent la biodiversité
Techniquement, les "tiny houses", comme les appelle l’entrepreneur, n’ont besoin que d’une ossature en bois fine et légère car l’IPAC est un matériau très dense qui supporte la charge. Pour la finition extérieure, Ma petite maison verte a fait le choix d'un bardage en bois également. Tout le reste comme l’électricité, la plomberie ou la menuiserie relève d’une construction plus classique. « Les maisons sont montées entièrement dans notre atelier d’Epinay-sur-Orge. Une fois assemblées, c’est un camion qui vient les soulever puis repart avec pour les livrer » poursuit Benjamin. Arrivée sur son lieu de résidence, la construction est posée sur des fondations inattendues : soit des pneus de récupération remplis de graviers soit des pieux en métal d’1,50m enfoncés dans le sol. « Comme ça, la biodiversité n'est pas altérée. On a zéro utilisation de béton dans nos constructions. On est soit en biosourcé, soit en recyclé ».
Des maisons solidaires jusqu’au bout
Vous l’aurez compris, la motivation initiale de Benjamin Bajal, c’est de réduire l’impact environnemental des logements mais pas que…Sur les 12 membres de son équipe, 5 sont des aide-menuisiers en situation de handicap. Et encore mieux, Ma petite maison verte a un programme solidaire en cours d’une quinzaine de maisons sur un terrain de 2200 m2 mis à disposition par la mairie d’Evry-Courcouronnes. « Elles seront louées à des étudiants en situation de précarité. C’est un projet social financé avec nos fonds propres et avec des prêts bancaires. Le but consiste juste à rembourser nos emprunts avec les loyers. On veut en faire une vitrine pour donner envie à des collectivités de développer des projets équivalents qu’elles pourraient financer elles-mêmes » détaille l’entrepreneur. Plus globalement, les clients de Ma petite maison verte sont les primo-accédants, des investisseurs ou des associations. « Une structure associative qui fait de l’hébergement d’urgence nous a récemment commandé plusieurs maisons ».
Une tiny house écologique à partir de 30 000€
Le catalogue de Ma petite maison verte peut déjà s’enorgueillir de 5 modèles d'une surface de 13, 20, 40, 60 et même 120 m2. La commercialisation vient de débuter avec trois maisons déjà construites ou presque. Aujourd’hui, il faut compter entre 8 et 14 mois pour poser sa petite habitation verte sur son terrain. En rythme de croisière le délai de livraison devrait passer à 1 mois et demi. « L’idée est de fabriquer des kits transportables en camion pour les assembler directement sur le chantier » Une tiny house coûte à partir de 30 000€ sans options. « Selon son envie d’autonomie, le client peut choisir l’installation de panneaux photovoltaiques, des récupérateurs d’eau de pluie, un système de recyclage des eaux usées ou des toilettes sèches » Que des petits plus écologiques, évidemment.
Benjamin Bajal promet que l’espérance de vie de ses maisons en carton est supérieure à une centaine d’années. C’est beaucoup mieux que la maison des trois petits cochons, non ?