2023 M03 15
Cyprès, genévriers… On les appelait « rhumes de foins » mais ceux qui en sont victimes savent qu’il s’agit d’allergies aux pollens de saison. Un phénomène qui gagne du terrain en France et s’aggrave avec la pollution de l’air, allant jusqu'à provoquer de plus en plus souvent de l’asthme chez le malade. Selon l’INSERM, en 2003, 4,4 % des adultes avaient eu une crise d’asthme au cours de l’année passée. En 2022, on estimait que 6,7 % des Français étaient concernés… Heureusement, des scientifiques ont peut-être une bonne nouvelle pour eux (et pour vous).
Des chercheurs ont franchi une nouvelle étape pour montrer l'efficacité d'un #vaccin contre l’#asthme allergique. Il permet de produire des anticorps capables de neutraliser des protéines immunitaires humaines clés dans le déclenchement de l’asthme.
— Inserm (@Inserm) March 7, 2023
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Pour l’instant ce sont des souris qui en ont profité, mais un vaccin arrive et il se pourrait bien que dans quelques années, les personnes souffrant d’asthme allergique en soient libérées. Des chercheurs français ont en effet réussi à enrayer ce phénomène chez les rongeurs en empêchant les crises d’asthme. Ils prévoient désormais des essais cliniques sur les humains.
Second souffle
Il ne s’agit pas ici de stopper un virus mais une réaction inflammatoire ; c’est pourquoi le vaccin – actuellement nommé Kinoïde – booste la réponse immunitaire pour empêcher la réaction allergique.
En effet, l’asthme est une maladie respiratoire qui se manifeste par une inflammation des bronches, celles-ci ne laissant alors plus assez passer l’air. Cela déclenche des quintes de toux qui font empirer le phénomène inflammatoire. Dans la moitié des cas, cette maladie chronique est provoquée par une allergie (le plus souvent aux acariens, mais aussi aux pollens) ou une réaction à des polluants et moisissures.
Actuellement, son traitement est quotidien et à vie : l’inhalation de corticoïdes ou des injections d’anticorps pour les cas les plus sévères. Une véritable plaie pour ceux qui en sont victimes.
Conçu par les chercheurs de l’Inserm de Toulouse, de l’Institut Pasteur et de la société Neovacs, ce vaccin aide le système à fabriquer des anticorps qui neutralisent le processus de crise en amont.
Bouffée d’air frais
À en croire leur dernière étude, les tests réalisés sur des souris en 2021 se sont aussi montrés efficaces sur des protéines humaines, avec des résultats durables. Plus d’un mois après l’injection, 90 % des souris vaccinées présentaient encore des anticorps ; un an plus tard, elles étaient encore 60 %.
La bonne nouvelle ne visera toutefois pas toute la population, car comme l’a précisé à BFMTV Laurent Reber, directeur de recherche à l’Inserm : « C’est un vaccin thérapeutique, c’est à dire qu’il va cibler des patients ayant déjà un asthme et un asthme sévère ». Car l'actuel traitement aux corticoïdes ne fonctionne pas sur près d'1 patient sur 10. Quand on sait que 4 millions de Français ont des problèmes d'asthme (et 340 dans le monde) cela commence à compter.
Si les tests humains sont autorisés, le vaccin pourrait être commercialisé dans moins de 10 ans. D'ici là, on peut toujours s'activer à améliorer la qualité de l'air puisque celle-ci aggrave les cas d'asthme...
#AirPollution - Un collectif de médecins et de chercheurs fait le lien entre pics de pollution, causés en grande partie par les voitures, et crises d'asthme: https://t.co/oNHb7N8riu pic.twitter.com/C6BxmC5dK9
— Pierre Dornier (@PierreDornier) June 26, 2019