2022 M10 10
Le jeûne intermittent est sur toutes les lèvres des médecins et des diététiciens ces dernières années pour ses bienfaits avérés. Après 12 heures de jeûne, notre organisme, qui ne reçoit aucun nouvel élément de l’extérieur, va recycler nos déchets pour leur donner une seconde vie. Et ça, c’est très bon pour la santé et la longévité. Le Japonais Yoshinori Ohsumi a même obtenu le prix Nobel de médecine en 2016 pour la découverte de ce mécanisme-clé qui porte le doux nom d’autophagie.
Le jeûne intermittent, comment ça marche ?
Aussi appelé fasting, ce mode d’alimentation peut s’étaler sur une période de plusieurs jours, semaines, mois voire toute l’année. Le principe : alterner des phases de jeûne de 14 heures ou plus et des périodes d’alimentation de 10 heures ou moins sur une même journée. Le plus populaire est le 16/8 avec 2 repas. Tout le monde suit, c’est bon ? Durant la période de jeûne : hydratation maximum avec de l’eau, du thé noir ou vert, sans sucre évidemment. Oui, mais pourquoi faire, me direz-vous ? Le but est de forcer le corps à utiliser les graisses plutôt que les glucides pour faire fonctionner la « machine ». C’est ce qu’on appelle la cétose.
La cétose, quezako ?
D'habitude, le corps puise son énergie dans le glucose alors qu’il est capable d’aller la chercher dans les graisses avec un peu d’aide. Après un quasi-arrêt de la consommation de glucides -c’est le jeûne intermittent qui commence- l’organisme va chercher un nouveau carburant, d’abord en tapant dans les réserves de glucides concentrées dans le foie et les muscles jusqu’à épuisement des stocks puis...dans les graisses. Comment ? C’est là que le corps entre en état de cétose qui intervient au bout de quelques jours selon les individus. Il voit la transformation des graisses en corps cétoniques, le nouveau carburant. Avec le jeûne 16/8, le corps sera inciter à produire puis consommer tous les jours cette énergie miraculeuse…qui, au bout du compte, fait maigrir mais pas que !
Les bienfaits du fasting
Un expert comme Valter Longo, un gérontologue et professeur de biologie italo-américain spécialisé en biologie cellulaire et en génétique met en avant les bienfaits du jeûne sur le corps, sur le cerveau et sur la longévité, carrément. Les résultats de ses études révèlent que le fasting aurait notamment un impact sur l’obésité, les maladies métaboliques ou le diabète en stabilisant la glycémie et il protégerait contre les effets secondaires de la chimiothérapie. Et ce n'est pas tout. Selon une étude parue sur l’International Journal of Obesity, le jeûne intermittent boosterait la croissance de nouveaux neurones dans le cerveau. Par extension, il diminuerait le risque de développement des maladies neurodégénératives, comme Parkinson ou Alzheimer.
Et dans le désordre, il permettrait de mieux éliminer les toxines, de calmer les inflammations et de mieux combattre le stress. Il protège aussi des maladies cardio-vasculaires en diminuant la pression artérielle et en réduisant le taux de cholesterol dans le sang. Enfin ce mode d’alimentation renforcerait le système immunitaire et il régulerait la production d’hormones qui permettrait de générer les fameuses cétones. Miraculeux mais...
Le jeûne intermittent doit être encadré car c'est une pratique qui n'est pas anodine du tout avec beaucoup de répercussions sur le corps. Il est notamment déconseillé aux femmes enceintes, aux personnes souffrant d’une insuffisance rénale, cardiaque ou de diabète. Aussi avant d’adopter le fasting, consultez votre médecin.