2023 M07 5
Selon le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), en 2019, 353 millions de tonnes de déchets plastiques ont été produites dans le monde. Un montant énorme, sachant que plus de 20% de ces déchets ont fini dans la nature, dans des décharges à ciel ouvert ou ont été incinérés. Une part très importante de ces déchets plastiques termine sa vie dans les océans. D’après le WWF, la quantité totale de plastique dans les océans a ainsi augmenté de 50% au cours des cinq dernières années.
Pour réduire la pollution plastique, l’ONU se tourne aujourd’hui vers trois possibilités : développer des alternatives à ces emballages, développer le réemploi des contenants et accélérer la collecte et le recyclage.
Mais en plus de ces trois axes, une autre voie pourrait bientôt émerger grâce aux progrès des scientifiques. En effet, des chercheurs ont découvert que la nature pouvait nous offrir de nouvelles possibilités pour détruire les plastiques grâce à des champignons et des bactéries.
436 espèces de champignons et bactéries identifiées
En Chine, dans les marais salants côtiers de Jiangsu, dans l’est du pays, des chercheurs britanniques ont ainsi repéré des champignons et bactéries dégradant le plastique, comme l’explique le jardin botanique anglais de Kew Gardens dans un communiqué. Au total, les scientifiques ont répertorié 184 espèces de champignons et 55 espèces de bactéries capables de décomposer les plastiques en Chine.
Ils viennent s'ajouter à une longue liste d'organismes ayant ces propriétés. À date, 436 espèces de champignons et de bactéries pouvant dégrader le plastique ont été identifiées. Néanmoins, les scientifiques du Kew Gardens et leurs partenaires pensent que leurs dernières découvertes pourraient conduire au développement d’enzymes efficaces pour dégrader biologiquement les déchets plastiques.
De précédentes études avaient déjà reconnu le potentiel des micro-organismes pour lutter contre la pollution plastique. En France, par exemple, il existe déjà un projet de recherche sur des enzymes pouvant “manger” le plastique qui est en cours de développement par le CNRS et l’entreprise Carbios.
Il est évidemment trop tôt pour connaître l’efficacité réelle de ces bio-organismes dans le traitement des déchets plastiques et la priorité reste, comme le souligne l’ONU, au développement des alternatives et du réemploi. Néanmoins, dans la perspective d’améliorer -demain- le recyclage de ces déchets persistants, la nature nous réserve peut-être de belles surprises.