Les panneaux pluvio-voltaïques ou comment la pluie peut créer de l’électricité
On n’arrête jamais le progrès. Des chercheurs chinois viennent de mettre au point un panneau pluvio-voltaïque capable de créer de l'énergie grâce aux gouttes de pluie. À son contact, les frottements et les percussions provoqués par une bonne averse sont collectés pour être transformés en électricité.
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Aujourd’hui, les panneaux photovoltaïques qui récupèrent l’énergie solaire font partie du paysage. Mais ils ont un gros défaut : ils leur est impossible de produire du bon vieux courant quand il pleut. Aussi en 2018 l’énergie solaire ne comptait que pour 2,1 % de la production électrique mondiale. Bonne nouvelle : des chercheurs de l’université Tsinghua en Chine ont trouvé la solution pour remédier aux aléas météorologiques. Ils ont mis au point un panneau "pluvio-voltaïque". Il transforme l’énergie des gouttes de pluie qui s’écrasent à sa surface en électricité. Pour le professeur Zong Li, professeur et co-auteur de l’étude qui présente cette innovation, « Les résultats de cette étude offrent un schéma viable pour la récolte d’énergie pluviale à grande échelle ».
Comment fonctionnent les panneaux pluvio-voltaïques ?
Ce dispositif repose sur le même principe que l’hydroélectricité. Pour produire de l’énergie, les vibrations créées à la surface du panneau par le choc des gouttes vont enclencher un processus classique de transformation d’énergie mécanique en énergie électrique. Concrétement, les chercheurs ont utilisé un matériau composite à base de graphène et d’oxyde d’indium-étain, qui présente une bonne conductivité électrique. Ce matériau miraculeux permet également de réduire la résistance électrique entre les gouttes de pluie et les nanogénérateurs pour augmenter le rendement du dispositif. En vulgarisant à l'extrême, c'est un peu comme si ça supprimait l'électricité statique parasite créée entre les gouttes de pluie ! Pour les férus de sciences, l'explication complète du principe de fonctionnement est ici.
La technique existait déjà mais le rendement était très très mauvais. Comme l’explique le professeur Li, cette nouvelle approche à base de générateurs en réseau a été choisie car son rendement est « près de cinq fois supérieur à celui de la méthode traditionnelle de récolte d’énergie de la pluie à grande échelle ». La preuve : les chercheurs sont arrivés à générer 200 watts par mètre carré, soit presque la même quantité qu’un panneau photovoltaïque basique.
Pour le reste, le dispositif fonctionne exactement comme un panneau solaire : plus l’intensité est importante, plus la production d’électricité est grande. Traduction : plus il pleuvra fort, meilleur sera le rendement. Aussi un bon orage sera préférable à un petit crachin breton, si on caricature.
Une innovation qui profite du dérèglement climatique
Vous me direz que c’est une excellente nouvelle pour les pays ou les régions copieusement arrosés par des rideaux de pluie genre mousson. Mais pas que… Avec le dérèglement climatique, cette innovation concerne tout le monde. En France, cet été on est passé de la canicule à de gros orages en quelques jours. Ce serait trop bien de profiter des intempéries pour fabriquer de l’électricité, non ? Sérieusement, cela pourrait changer la donne. Bientôt, sur les toits, on pourrait voir fleurir des panneaux hybrides soleil-pluie. Capable donc de produire l’électricité quelle que soit la météo !
Toutefois, il est encore difficile de donner une date de commercialisation pour cette technologie -disons-le- révolutionnaire. La phase d’industrialisation peut prendre des années. Mais il y a fort à parier que tous les fabricants de panneaux photovoltaïques vont s’intéresser de très près à cette innovation. Le potentiel business d’un panneau hybride pluie-soleil est proprement vertigineux.