A Londres, cette peinture anti urine retourne le jet… à l’envoyeur !

Le quartier londonien de Soho, rendez-vous des fêtards et fêtardes, se réveille souvent le week-end dans une odeur d’urine. La faute à ces messieurs indélicats (et, soyons honnêtes, parfois un peu à des mesdames aussi) qui confondent la rue avec une pissotière. La municipalité a réagi en recouvrant les murs d’une peinture hydrofuge aux pouvoirs étonnants.
  • Que faire contre la mauvaise habitude des noctambules de se soulager sous un porche ou dans une contre-allée lorsque leur taux d’alcoolémie rend insupportable l’attente aux toilettes du bar ? Il y a les « brigades anti-pipi » qui patrouillent, prêtes à dégainer le carnet à contraventions. Il y a également les urinoirs-mobiles qui font leur apparition quand les beaux jours arrivent. Depuis quelques années, on croise des « pissotières-jardinières » permettant d’arroser les plantes de son propre engrais liquide. Et puis, il y a la solution du quartier de Soho : la peinture anti-pipi.

    L’arroseur arrosé

    Comme si certains s’étaient retenus d’aller aux toilettes pendant toute la durée des confinements, la municipalité de Westminster a déclaré avoir remarqué une augmentation significative des « pipis sauvages » dans le centre de Londres depuis la levée des restrictions, obligeant les édiles à intervenir.

    Une dizaine d’endroits qui, pour le plus grand malheur des habitants de Soho, deviennent des gogues les soirs de beuveries, ont été recouverts, le mois dernier, d’une peinture spéciale capable de renvoyer l’urine. Grâce aux propriétés hydrophobiques de ce revêtement transparent, l’urine (ou tout autre liquide) « rebondit » contre le mur – au lieu de s’écouler tranquillement – pour mieux arroser les chaussures et les chevilles de l’impénitent.

    Le procédé n’est pas nouveau. Hambourg, San Francisco ou même Caen ont eu recours à la peinture anti-pipi afin de dissuader de se soulager contre le premier mur croisé. Et si vous aussi en avez marre que votre porte d’entrée soit confondue avec des latrines, sachez qu’il existe des sprays de protection hydrophobique vendus dans le commerce.

    Économie de nettoyage

    1 million de livres, soit 1,13 million d’euros. C’est le coût des dépenses liées au nettoyage des rues de Westminster, dont dépend le quartier de Soho. L’eau est suffisamment précieuse pour servir à autre chose que nettoyer le pipi des pochards. Outre la fin des nuisances olfactives, cette opération « murs propres, baskets souillées » a donc pour but de faire des économies de nettoyage, comme l’explique à l’AFP la conseillère locale Aicha Less :

     

    « On verra dans quelle mesure ça fera une différence d’ici six mois, et s’il y a moins cette odeur dans l’air. »

    On s’en doute, la peinture anti pipi n’éradiquera pas définitivement cette vilaine habitude : une fois les coins protégés connus des sans-gênes, ces derniers iront simplement se soulager quelques mètres plus loin. Mais ce dispositif est mieux que rien. Il a surtout l’avantage d’être plus discret que les plaques de tôle fixées au coin des porches, comme on peut en croiser à Toulouse par exemple, qui déversent l’urine directement sur les pieds des fautifs. Espérons que certains renonceront à dézipper leur braguette s’ils ont à l’esprit que le bout de mur visé est potentiellement « piégé ».

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