Permaculture : dans ces parkings abandonnés, on appuie sur le champignon bio

L’ONU a récemment dressé 17 objectifs de développement durable. Ambassadeur français de l’initiative, la mission Energy Observer met en lumière des solutions originales pour "sauver la planète". Cette semaine, on fait pousser des champignons dans des parkings avec Cycloponics et on hérite de terres abandonnées pour faire de la permaculture.

Du bio cultivé en plein Paris, au milieu du béton. Qui l’eût cru ? Des milliers de parkings sont abandonnés sous la ville, car le taux d’occupation baisse (étrangement) d’année en année. Il y aurait même davantage de places actuellement disponibles que de voitures circulant dans la capitale. La start-up Cycloponics a donc décidé de transformer ces amas de béton en fermes urbaines, où l'on cultive en hydroponie des champignons bio... mais pas seulement.   

"Pour rapprocher la production alimentaire des consommateurs dans les zones urbaines, ces friches industrielles sont transformées en surfaces cultivables", expliquent les explorateurs de la mission Energy Observer. Dans le nord de Paris, Cycloponics a investi un parking désaffecté de la SNCF pour y installer La Caverne, une ferme urbaine complète. "Au deuxième sous-sol, 3500 m2 sont désormais dédiés à la culture de shiitakés, de pleurotes et d’endives".

À l’image de ce qui se passe dans une grotte, où la température demeure la même toute l’année, le parking est idéal pour garantir les conditions climatiques de l’automne 365 jours par an : la fraîcheur, l’humidité et l’obscurité sont indispensables pour cultiver les endives et les champignons. Bonus : ces deux types de culture sont les seuls pour lesquels la culture hors-sol n’est pas incompatible avec la certification "agriculture biologique".

"Toute la production de La Caverne est donc bio. Elle s’élève à 60 tonnes d’endives et 25 tonnes de champignons par an, et alimente les marchés, les paniers, les coopératives bio et les restaurateurs de Paris." Cycloponics développe actuellement son activité à Strasbourg et Bordeaux.

En Corse, le retour à la terre est encouragé par un don de parcelles

Dans de nombreux territoires ruraux, des terres se retrouvent en déshérence après la désertification des campagnes. Dans un village corse, ces parcelles laissées à l’abandon sans "héritiers" sont en train de trouver une nouvelle vie : le maire de Barretalli a décidé d’améliorer exode rural et abandon des terres en appelant les jeunes extérieurs à la commune à venir y développer des cultures.

La plupart de ces jeunes urbains souhaitent en plus travailler en permaculture, une philosophie de vie où animaux, insectes, êtres humains, plantes et micro-organismes vivent en harmonie dans un environnement sain et autosuffisant. "Le retour à la terre est un phénomène en nette expansion chez les jeunes populations urbaines. C’est d’ailleurs un phénomène massif en Italie", explique le maire, Anthony Hottier.

"Le nombres de jeunes de moins de 35 ans travaillant dans des exploitations agricoles a bondi entre 2016 et 2018. Ces derniers sont souvent diplômés et viennent des grandes villes", abondent les aventuriers de chez Energy Explorer.

La commune de 132 habitants va ainsi faire de ces "biens sans maître" des terres agricoles. Dans la vidéo (ci-dessus), William et Cindy, arrivés en Corse en 2015, expliquent comment ils alimentent en circuit court le marché local de fruits et légumes frais.

"Les habitants historiques sont ravis par cette initiative, et chacun peut venir apporter son aide au potager collectif, créant ainsi de nouvelles amitiés. Cette initiative citoyenne offre la possibilité de contribuer au renouvellement de la biodiversité comme les abeilles, et d’encourager la prise de conscience écologique de chacun", ajoute Energy Observer. Du gagnant-gagnant pour jeunes urbains en quête de vert et communes désertées.

Premier ambassadeur français des Objectifs de Développement Durable de l’ONU, la mission Energy Observer sensibilise aux solutions innovantes avec son bien-nommé projet "Solutions". Mais Energy Observer, c’est avant tout le nom du premier navire autonome en énergie, à la fois plaidoyer et laboratoire de la transition écologique. Toutes les informations sur le projet sont à découvrir ici.

  • A lire aussi